PPDA condamné pour atteinte à la vie privée d'une ancienne compagne

Patrick Poivre d'Arvor et Agathe Borne

PPDA condamné pour atteinte à la vie privée d'une ancienne compagne

L'auteur devra verser 33 000 € à Agathe Borne. Le livre ne pourra pas être réimprimé ou réédité notamment en format poche.

Par Vincy Thomas,
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 22h43

Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a condamné mercredi 7 septembre le journaliste Patrick Poivre d'Arvor à verser 33 000 euros à son ex-compagne Agathe Borne pour avoir porté atteinte à sa vie privée et à ses droits d'auteur en publiant en 2009 chez Grasset Fragments d'une femme perdue, vendu à 75 000 exemplaires.

Cette condamnation devra faire l'objet d'une publication dans deux organes de presse et le tribunal a, en outre, "interdit toute réimpression, réédition et exploitation dérivée de l'ouvrage, notamment en format poche".

La jeune femme, avec laquelle il a eu une liaison de 2006 à 2008, accusait PPDA d'avoir fait sans son autorisation le récit au jour le jour de leur relation et d'avoir publié certaines de ses lettres d'amour.

Face au tribunal, les avocats de Patrick Poivre d'Arvor avaient plaidé qu'il s'agissait d'une simple fiction. Mais dans son jugement, la 17e chambre civile du TGI de Paris a estimé que "les procédés littéraires utilisés ne permettent pas au lecteur de différencier les personnages de la réalité, de sorte que l'oeuvre ne peut être qualifiée de fictionnelle".

Pour le tribunal, les passages poursuivis par Agathe Borne touchant notamment à sa santé et à sa sexualité sont bien attentatoires à sa vie privée et sa notoriété ne peut "justifier un droit du public à en être informé".

En effet, remarquent les juges, la demanderesse ne s'est "jamais publiquement exprimée" sur ces faits "qui ne sont en rien notoires".

Agathe Borne reprochait en outre à son ancien amant d'avoir publié sans son autorisation onze lettres qu'elles lui avaient écrites. Le tribunal lui a également donné raison sur ce point, condamnant PPDA, coupable de contrefaçon, pour "atteinte à ses droits d'auteur".

Le romancier devra verser à Agathe Borne 25 000 euros de dommages-intérêts, ainsi que 8 000 euros de frais de justice.

Agathe Borne réclamait 150 000 euros de dommages-intérêts : une telle condamnation est cependant relativement sévère. Pour Me Francis Teitgen, qui défend PPDA, le fait que le tribunal ne lui ait accordé qu'un sixième de ses demandes "démontre qu'il ne s'est pas laissé abuser par la nature marchande de sa démarche". L'avocat compte faire appel.
15.04 2015

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