Tout d’abord merci à tous pour cette démocratie participative du titre. Je vois que mes interrogations hautement intellectuelles suscitent inquiétude et stimulation neuronale. Ça me touche mon petit cœur, et ça me donne des idées ! Je devrais peut-être, au lieu de publier le roman, éditer les possibilités de titres de ce roman. Possibilités élaborées à travers un vague « pitch » qui n’est sûrement pas vraiment l’histoire. D’ailleurs, je n’ai toujours pas de titre. J’ai juste deux trois certitudes sur quelques virgules bien placées. Et c’est déjà beaucoup. J’imagine déjà la promotion : « mais pourquoi ce titre ? ». Tiens, c’est vrai pourquoi ? Et puis je n’imagine rien aussi. J’ai lu sur le site de Livres Hebdo la lettre de Gavalda aux journalistes, sur sa décision de ne faire de promotion que derrière son ordinateur, de ne répondre qu’aux questions ayant un rapport avec son écriture, ses personnages (c’est maintenant qu’il faudrait être son attaché de presse !... et la sienne d’ailleurs va se régaler… passer son temps à dire non ! quelle vengeance pour un métier qui consiste à obtenir des oui). Ne pas faire de promo, c’est un luxe absolu. C’est la certitude de ne pas se retrouver dans une émission entre le dernier vainqueur de la Star'Ac et l’énième livre sur "Carlélia". Je viens de recevoir le livre d’Anna Gavalda qui sort le 11 mars. J’ai un des 199 999 exemplaires imprimés par Le Dilettante, mais lequel ? Je pourrais faire une critique en avant-première mondiale ! Mais non, je me tais. Ce que j’adore chez cet éditeur, c’est le chic du prière d’insérer. Ce qu’on appelle maintenant l’argumentaire de presse. Bien moins élégant. C’est un vrai bonheur… et là, surprise, c’est Anna elle-même qui s’y est collée : « J’ai écrit le livre, j’ai dessiné la couverture et maintenant mon éditeur me demande de rédiger moi-même les prières d’insérer… » Anna, tu te fais exploiter ! Si ça continue, au prochain roman, on lui demandera d’être représentante. Je dois dire qu’elle a fait mouche (tiens, quelle mouche m’a piquée? Je n’emploie jamais des expressions avec le mot mouche)… bon, elle a fait mouche : son prière d’insérer est un bijou. L’éditeur devrait le publier dès la première réimpression. Celle du 22 mars prochain. Elle explique qu’elle a vécu pendant « 1095 jours dans la tête de Charles » (tiens, ça ferait un bon titre ça !), son personnage principal… à qui, au passage, elle dédie son roman ! Charles Balanda, le nom lui est venu en lisant le journal, le jour où elle a commencé son roman. C’était un homme qui venait de mourir, alors il fallait le faire survivre. C’est peut-être ça la littérature, continuer là où Le Parisien s’arrête. Bien plus tard, il avoue, alors qu’il nous fait une petite crise de la cinquantaine : « j’aurais aimé être plus original. Je crois que je me déçois un peu ». Et puis subitement Anna explique à son personnage : « Mais non ce n’est pas ça… ce n’est pas ce que j’ai voulu… la crise de la cinquantaine n’est pas mon propos ! »…. Et puis finalement « vous m’avez obsédé, mais vous n’êtes pas le héros » ! Le pauvre Charles, déjà qu’il était dépressif, qu’est-ce qu’il se prend ! Mais alors qui sont les héros ? Deux femmes… et des enfants. Oui des enfants : « ce mercredi 6 février 2008, à l’heure où je m’insère comme je peux, je me souviens qu’ils y sont ces enfants et rien que pour eux je suis bien heureuse de l’avoir écrit… »… Alors voilà quelques fragments de ce prière qui est une véritable bande-annonce. Prometteuse. Bonne chance à La Consolante Anna. Que ce soit ensemble c’est tout avec le public. P.S. : si jamais tu veux faire le prière d’insérer de mon prochain roman, je suis preneur.
15.10 2013

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