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Responsables de droits : le jeu des cinq familles

Adélaïde Quiblier (Auzou) - Photo DR

Responsables de droits : le jeu des cinq familles

Au-delà des produits dérivés ou des adaptations audiovisuelles, les responsables des droits sont aussi des gestionnaires de patrimoine qui portent la voix d'un auteur à l'étranger ou s'assurent de sa présence dans les manuels scolaires ou les anthologies.

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Par Pauline Gabinari
Créé le 23.02.2022 à 20h21 ,
Mis à jour le 28.02.2022 à 15h13

Les accros aux licences

L'intitulé de leur statut ne fait pas immédiatement appel au vocabulaire de l'édition et pourtant, ce sont eux qui ont fait de Marsupilami ou de Kid Paddle des stars internationales. En charge de la vente ou de la location longue durée de licences, ces directeurs de droits cherchent à créer une marque autour d'un personnage et à multiplier les supports pour maximiser leur visibilité. En jeunesse, on retrouve Adélaïde Quiblier. Directrice de la diversification chez Auzou, elle a fait monter en notoriété des personnages comme le Loup, P'tit Loup et, côté helvétique, la jeune enquêtrice, Maëlys. Même fonctionnement en BD pour le directeur du service des droits dérivés de Glénat, Olivier Galli qui gère, entre autres, les droits de Titeuf. Au sein de Mediatoon (Média-Participations), on compte sur Laurent Duvault, directeur de développement du groupe éditorial.

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Maria Vlachou (éditions du Seuil)- Photo OLIVIER DION

Les coureuses de fonds

Présentes dans les maisons aux catalogues anciens et aux auteurs historiques, les coureuses de fonds défendent avant tout un patrimoine. En parallèle de leur activité de cessions des droits des nouveautés de la maison, elles continuent à faire vivre à l'étranger le fonds des catalogues pour des auteurs majeurs de l'histoire littéraire ou des idées, avant qu'ils ne tombent dans le domaine public. Parmi elles, Judith Rosenzweig chez Gallimard (lire interview p. 34) qui s'occupe, entre autres, des nobélisés du catalogue comme Albert Camus ou Maria Vlachou du Seuil dont le fonds s'étend de Roland Barthes à Pierre Bourdieu. Ces marathoniennes de la back list peuvent gérer plusieurs maisons comme Delphine Ribouchon, qui fait vivre à l'étranger l'œuvre de Frantz Fanon en tant que directrice des droits étrangers de La Découverte, Zones et désormais Julliard.

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Les internationaux

Fait plutôt rare, certains responsables de droits ou éditeurs achètent les droits mondiaux d'un auteur étranger. Ces " internationaux " se retrouvent à céder hors de nos frontières des auteurs qui ne sont pas français. Il s'agit souvent de domaine linguistique de niche, de genre pointu (SF, manga) où ces éditeurs français sont particulièrement reconnus ou bien de coups de cœur pour des auteurs étrangers non publiés dans leur pays. Anne-Marie Métailié, accompagnée de son directeur des droits Nicolas Rodriguez Galvis, porte de cette façon la voix de l'Argentin Eduardo Fernando Varela. Ahmed Agne, le cofondateur de Ki-oon, détient les droits mondiaux des mangas Léviathan de Shiro Kuroi et Tsugumi Project de Ippatu, titres qu'il vend même au Japon. Petite particularité chez Emmanuelle Collas. Elle achète les droits mondiaux d'auteurs que leurs pays d'origine n'autorisent pas à accéder à certaines parties du monde tout en laissant à ces auteurs la possibilité de les gérer sur leur propre territoire. Son auteure phare, Djaïli Amadou Amal possède par exemple les droits de l'Afrique subsaharienne.

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Sylvie Mouchès, Liana Levi- Photo DR

Les éditeurs responsables de droits

Indépendants, ces éditeurs n'externalisent pas leurs cessions de droits, par nécessité économique ou par goût, mais les répartissent parmi les différents postes de la maison. Chez Liana Levi, l'éditrice Sylvie Mouchès s'occupe des acquisitions et des cessions de droits à l'étranger tandis que la responsable de la communication, Amandine Labansat, gère les cessions poches et les droits audiovisuels. Même constat chez Sabine Wespieser où l'éditrice fondatrice s'occupe des cessions des droits dérivés avec Léa Payen quand Marie Garnero, secrétaire générale, s'est spécialisée dans les droits audiovisuels. Chez Christian Bourgois, les droits étrangers font partie des tâches des éditeurs Liliane Guillard, Sabrine Kherrati et Pierre Demarty. 

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Ganna Fabre (Hachette romans)- Photo DR

Les voyageurs immobiles

Qui dit cession de droits ne dit pas forcément voyages à l'étranger. Clubs, ouvrages en gros caractères, adaptations théâtrales mais aussi reprises dans des livres scolaires ou anthologies... ces droits appelés " droits domestiques " sont vendus exclusivement pour une diffusion sur le territoire français. Chez Grasset, ils sont dirigés par Heidi Warneke et distribués parmi une équipe de cinq gestionnaires de droits. Chez Gallimard, le fonctionnement diffère puisqu'ils sont globalement répartis entre Franck Perrussel qui gère l'ensemble des cessions de droits en langue française et Frédérique Massart, la directrice des droits audiovisuels et spectacles vivants. Dans de plus petites structures, ces droits peuvent être administrés par une assistante administrative comme Ganna Fabre chez Hachette Romans.  

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