« Les enfants sont rois. » C'est ce que pense une femme, Mélanie, du fond de sa folie. En 2001, à 17 ans, elle avait adoré Loft Story, fan de Loana. En 2010, elle avait à son tour tenté l'aventure de la téléréalité, mais s'était fait sèchement débarquer dès le premier jour. Alors, profitant de l'essor exponentiel des réseaux sociaux, elle a créé sa proche chaîne YouTube, Happy Récré, dont elle et ses enfants, Sammy et Kimmy, sont devenus les vedettes. Cinq millions d'abonnés, un million d'euros par an. Même son mari, le pâle Bruno, travaille dans l'entreprise familiale, obsédante, tentaculaire, obscène. Mais, en 2019, Kimmy disparaît, enlevée par quelqu'un qui semble proche de la famille et demande une rançon symbolique : 500 000 euros pour une association des droits de l'enfant. Clara, fin limier, particulièrement pointilleuse, va mener l'enquête, résoudre le drame. Rideau du premier acte. En 2031, tandis que Sammy a sombré dans la parano, Kimmy recontacte la policière : elle veut accéder au dossier de l'enquête. Elle a des comptes à régler avec sa mère, qui a saccagé son enfance et celle de son frère. C'est tout un monde idéal en apparence, terrible en vérité, qui va s'effondrer, dont la jeune femme - et la romancière avec elle - dénonce l'illusion, les dérives, l'addiction, avec des conséquences qui, sur des esprits fragiles, peuvent être irréversibles. Plus que jamais, Debord avait raison.

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