12 OCTOBRE - ROMAN Grande-Bretagne

Il racontait la Chine, il revient à l'Ecosse. Après six romans mettant en scène l'inspecteur Li Yan et la légiste Margaret Campbell, Peter May situe sa nouvelle trilogie, dont L'homme de Lewis est le second volet, dans son pays natal. L'inspecteur Fin Macleod, dont le mariage a été brisé par la mort de son fils, débarque à Lewis, une île au nord de l'archipel des Hébrides, qu'il a fui pour devenir policier à Edimbourg.

L'homme de Lewis met en scène un épisode cruel de l'histoire britannique, l'exil des enfants orphelins ou abandonnés que l'Eglise catholique envoyait dans les îles Hébrides, qui n'est pas sans rappeler le sort des Magdalene sisters irlandaises, enfermées parce qu'elles avaient eu un enfant hors mariage. Si Peter May excelle à décrire la lande battue par les vents et un milieu clos auquel les natifs veulent échapper, il s'attache à la fêlure des hommes : celle de Fin et de Marsaili, les héros malmenés par la vie, la brutalité du révérend Murray (qui cache son inquiétude), l'obstination de la jeunesse avec Fionnlagh, les ravages de la sénilité chez le vieux Tormod. Tandis que pèse la menace des frères Kelly, bandits qui terrorisèrent l'Angleterre. Il fait surtout ressurgir du passé la scène primitive, dont ses personnages paient les conséquences longtemps après : le polar comme psychanalyse.

04.06 2015

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