Jean-François Colosimo a rondement mené son affaire mardi 25 juin. Le matin, il démissionnait de la présidence du Centre national du livre (CNL) qu’il occupait depuis mai 2010. Le soir même, sa nomination comme président du directoire des éditions du Cerf était annoncée par la Province dominicaine de France, propriétaire de la maison. Pour ce philosophe et théologien de 52 ans, spécialiste du christianisme orthodoxe, c’est un double retour aux sources. Jean-François Colosimo a enseigné pendant plus de vingt ans la philosophie et la religion byzantine à l’institut Saint-Serge et il a écrit de nombreux essais sur la religion. Avant de rejoindre le CNL, il a aussi mené, de 1988 à 2010, l’essentiel de sa carrière dans l’édition, de Stock, Lattès et Odile Jacob à La Table ronde et aux éditions du CNRS, dont il a été directeur général de 2006 à 2010. Son départ du CNL comme son arrivée au Cerf faisaient de longue date l’objet de rumeurs. Mais elles s’étaient calmées alors que ses rapports avec la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, semblaient s’apaiser depuis quelques mois. Jean-François Colosimo pourrait cependant avoir tiré les conséquences d’une remise en cause du statut d’autonomie de l’établissement public adopté en 2010 et sur la base duquel il avait été nommé. « La nouvelle configuration ne correspond plus à Jean-François, qui n’est pas un administrateur mais un homme du livre », souligne un cadre du CNL.Fabrice Piault