Proclamation

Sarah Jollien-Fardel, lauréate du premier prix Goncourt des détenus

Sarah Jollien-Fardel - Photo M-P Cravedi

Sarah Jollien-Fardel, lauréate du premier prix Goncourt des détenus

Pour sa première édition, le jury du prix Goncourt des détenus, composé de neuf détenus, a distingué Sarah Jollien-Fardel pour Sa préférée (Sabine Wespieser). La cérémonie de remise s’est déroulée jeudi 15 décembre au Centre national du livre (CNL), à Paris, en présence des ministres de la Culture et de la Justice.

Par Elodie Carreira
Créé le 15.12.2022 à 18h33 ,
Mis à jour le 16.12.2022 à 10h32

La premier prix Goncourt des détenus a couronné, jeudi 15 décembre, Sarah Jollien-Fardel pour Sa préférée paru chez Sabine Wespieser. La cérémonie de remise a eu lieu au Centre national du livre (CNL), après une délibération à huis clos plus tôt dans la journée.

La remise du prix s’est tenue en présence de sept des neuf détenus membres du jury, de la lauréate et de son éditrice, des représentants d'établissements pénitentiaires, de leurs référents culturels mais aussi de Didier Decoin, président de l’académie Goncourt ainsi que des auteurs Grégoire Bouillier (Le cœur ne cède pas, Flammarion) et Muriel Barbery (Une heure de ferveur, Actes Sud), présents dans la dernière sélection du prix. Les ministres de la Justice, Éric Dupond-Moretti, et de la Culture, Rima Abdul-Malak, étaient également présents. 

Vers un prix pérenne

« Ce prix doit être pérenne. Il ne doit pas être un point d’exclamation mais doit continuer », a introduit d’emblée le président de l’académie Goncourt, Didier Decoin. Un souhait partagé par les détenus présents, qui ont multiplié les remerciements et les compliments à l'égard de la lauréate, choisie parmi 15 autres auteurs et autrices. Quelques mois plus tôt, Sarah Jollien-Fardel s'était rendue en milieu carcéral pour échanger avec les détenus. Elle confie avoir été « épatée par les échanges, par leur intelligence, leur curiosité, la finesse de leurs analyses de lecture » et estime que « c'était une expérience inoubliable ».

De leur côté, les détenus espèrent que ce projet culturel, lancé le 14 mars dernier par l'administration pénitentiaire avec les ministres de la Justice et de la Culture, « revalorisera l'image que l'opinion publique a de la prison », et qu'il contribuera, sur le long terme, à faciliter leur réinsertion, voire à réviser leur aménagement de peine. Même si « la prison, ce n'est pas un Club Med », « lorsqu'on s'exprime, la violence recule », leur a répondu le garde des sceaux.

Créé en 2022, le prix Goncourt des détenus a été porté par le CNL et l’administration pénitentiaire, sous la tutelle de l’académie Goncourt. Encouragée par le ministère de la Culture et dopée par la mission du président Emmanuel Macron de faire de la lecture une « grande cause nationale », la récompense entend « favoriser la lecture comme vecteur d’inclusion sociale ». Elle a donné l’opportunité à près de 500 personnes placées en détention dans 31 prisons, de lire et de débattre autour d’ouvrages de littérature contemporaine. 

 

 

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