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Si Beale Street pouvait parler: les maux de James Baldwin au cinéma

KiKi Layne et Stephan James dans "Si Beale Street pouvait parler" - Photo Tatum Mangus Annapurna Pictures DCM

Si Beale Street pouvait parler: les maux de James Baldwin au cinéma

Si Beale Street pouvait parler, histoire d'un jeune couple amoureux séparé par le racisme et l'injustice, sort en salles le 30 janvier. Dans un autre registre, la suite de Minuscule débarque sur les grands écrans.

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Par Vincy Thomas,
Créé le 25.02.2019 à 06h06

Deux ans après Moonlight, Oscar du meilleur film, le réalisateur Barry Jenkins revient sur les grands écrans avec un mélodrame poignant, Si Beale Street pouvait parler, adapté du roman de James Baldwin.
L'histoire se déroule dans les années 1970, à New York. Deux amis d'enfance, Tish et Fonny, s'aiment et envisagent de se marier quand la jeune femme tombe enceinte. Mais le jeune homme est victime d'une erreur judiciaire. Arrêté puis incarcéré, alors que la victime, qui a menti, s'est enfuie à Porto Rico, Fonny voit son avenir s'assombrir. Tish s'engage alors dans un combat acharné pour prouver son innocence.

Après Green Book et The Hate U Give, sortis la semaine dernière, le cinéma américain continue de plonger dans son racisme systémique. Le cinéaste avoue que James Baldwin est son auteur favori: "Ces livres m’ont permis de mieux comprendre ce qu’était la masculinité, et ce qu’était la masculinité noire. Je n’ai pas eu de révélation grâce à l’un de ses propos en particulier, mais plutôt grâce à la manière dont il s’exprimait et à la qualité des recherches qu’il menait quand il s’intéressait à un sujet. L’héritage qu’il nous a laissé est majeur et inestimable. James Baldwin est un auteur important parce qu’il disait la vérité." Il en fait une œuvre sensorielle et séduisante où les battements du cœur sont aussi perceptibles que les douleurs de l'âme.

Avec A la place du cœur, Robert Guédiguian avait déjà librement adapté en 1998 ce roman paru en France chez Stock en 1975.  Il a été réédité en 2017, traduit par Magali Berger et avec une préface de Geneviève Brisac, et une nouvelle couverture avec les deux acteurs principaux du film.
 
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Autrement, James Baldwin n'a jamais vu ses livres adaptés sur grand écran, hormis I am not your negro, l'an dernier, avec le documentaire de Raoul Peck. La redécouverte de l'écrivain a contribué à plusieurs éditions et rééditions récentes. Capricci a sorti en septembre dernier Le diable trouve à faire, ouvrage inédit paru en 1976 entre l'autobiographie et l'essai critique dans lequel l'auteur dénonce le racisme dans le cinéma américain. Ces souvenirs cinéphiles écrits à Saint-Paul-de-Vence, parcours sa découverte d'une société où la sur-représentation blanche le met à l'écart.

Par ailleurs, Gallimard publiera en février chez Folio Un autre pays, traduit par Jean Autret, et en avril dans la collection "Du monde entier", Chroniques d'un enfant du pays, recueil d'essais traduis par Marie Darrieussecq. Toujours en folio, en mars dernier, La prochaine fois, le feu avait été réédité, traduit par Michel Sciama et avec une préface inédite de Chrstiane Taubira.

Enfin, Taschen a sorti en novembre 2017 un beau-livre, Sans allusion, avec des photographies de Richard Avedon et des textes de James Balwin, illustrant les conditions de vie en Amérique et la violence raciste en 1963-1964.
 


 

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