Pour Paul Raucy, inspecteur général de l’Education nationale et doyen du groupe des lettres, l’apparition de textes d’auteurs contemporains aux épreuves du baccalauréat ne signe pas une révolution dans les programmes, mais une intégration logique des nouvelles voix de la littérature.

Livres Hebdo - La programmation en 2015 de textes de Laurent Gaudé et de Joy Sorman aux épreuves du bac de français marque-t-elle la volonté de l’Education nationale de rajeunir son image ?

Paul Raucy - Il y a eu un "effet Gaudé" l’an dernier, qui a attiré l’attention des médias, mais nous ne veillons pas à ce qu’il y ait tel ou tel type d’auteur dans chaque corpus. Lorsque les sujets sont rédigés, c’est avant tout la cohérence des textes qui importe, et parmi les œuvres il peut y en avoir d’écrivains du XXIe siècle. Il y a une ouverture naturelle aux auteurs d’aujourd’hui, car c’est bien de montrer aux jeunes gens qu’il existe une littérature vivante, mais il n’y a aucune obligation.

Sur quels critères un auteur contemporain peut-il faire son entrée dans un corpus ?

Il n’y en a pas, si ce n’est que le texte doit avoir un intérêt littéraire perçu comme suffisant, et qu’il forme un ensemble cohérent avec les autres textes du corpus et avec les objets d’étude. Chaque année, des commissions de professeurs sont chargées dans certaines académies de produire des sujets. Il y a de nombreuses réunions, des discussions sur les choix des enseignants, mais l’inspection générale ne donne pas de consignes.

Certains auteurs contemporains s’imposent-ils ?

Si je vous donnais des noms, ça ne serait que des goûts personnels.

Et pour les épreuves orales ?

Là encore, il n’existe pas de choix national. Les enseignants sont entièrement libres de définir leur liste de textes présentés par les candidats, comprenant ou non des auteurs contemporains.

Propos recueillis par M. D.

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