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La machine est lancée. Comme prévu par les accords rendus public le 15 septembre dernier, Vivendi annonce l’acquisition d’ici au 15 décembre 2022 des actions Lagardère détenues par Amber Capital. « Les 24.685.108 actions concernées, représentant 17,5% du capital de Lagardère, seront achetées pour un prix de 24,10 euros par action. Vivendi détiendra ainsi 45,1% du capital de Lagardère », affirme un communiqué en date du 9 décembre 2021.

« La réalisation de cette opération devait intervenir d’ici au 15 décembre 2022, une fois obtenues les autorisations réglementaires requises. Les analyses récemment menées par Vivendi l’ont conduit à considérer que cette acquisition pouvait intervenir dès à présent, dès lors que conformément aux règles applicables au contrôle des concentrations, Vivendi n’exercera pas les droits de vote attachés à l’ensemble des actions acquises auprès d’Amber Capital ou dans le cadre de l’offre publique jusqu’à autorisation de la prise de contrôle de Lagardère par les autorités de la concurrence », détaille le communiqué.

Pas de notifications à Bruxelles 

A noter que, d’après les autorités de la concurrence de la Commission européenne, le projet de fusion entre les deux géants de l’édition française ne lui a pas encore été notifié. « Les demandes d’autorisation de la prise de contrôle de Lagardère auprès de la Commission européenne et des autres autorités de concurrence compétentes seront ainsi déposées par Vivendi au cours de l’année 2022 », assure le communiqué de Vivendi. En plus de la Commission européenne, Vivendi devra également obtenir l’agrément de l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, autorité qui succèdera au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à partir du 1er janvier 2022. Enfin, un projet d’offre publique d’achat sera déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers d’ici février 2022.

Comme en 2002-2004, lorsque le groupe Lagardère avait racheté le groupe Vivendi, ce projet de fusion fait grincer des dents l’édition française. « Cette acquisition ne me semble pas possible, à la fois pour le respect des règles de la concurrence et pour éviter un abus de position dominante. J’attends beaucoup de la direction de la concurrence européenne qui regarde cette affaire », a déjà lancé Antoine Gallimard, dirigeant du groupe Madrigall, maison mère des éditions Gallimard et Flammarion. Cette montée au capital de Vivendi chez Lagardère mènera en effet au lancement d’une offre publique d’acquisition sur le solde des actions. L’opération doit conclure au rapprochement de certains médias, mais surtout des deux premiers groupes éditoriaux français, Hachette Livre et Editis, concurrents dans de nombreux secteurs de l’édition.

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