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400 intellectuels s'engagent contre "le démantèlement" de la Bibliothèque nationale argentine

Bibliothèque nationale d'Argentine, à Buenos-Aires - Photo Gobierno de la Ciudad de Buenos Aires, Wikimedia Commons

400 intellectuels s'engagent contre "le démantèlement" de la Bibliothèque nationale argentine

La Bibliothèque nationale d'Argentine a décidé de licencier 240 fonctionnaires, soit un quart de son personnel. 

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Par Pierre Georges,
Créé le 11.04.2016 à 18h20

Près de 400 écrivains, universitaires et intellectuels de 24 nationalités différentes ont signé une lettre exprimant leur inquiétude sur ce qu'ils qualifient de "démantèlement" de la Bibliothèque nationale d'Argentine. En mars, le gouvernement du nouveau président argentin Mauricio Macri avait décidé, dans le cadre d'une vaste politique de réduction des dépenses publiques, de licencier 240 fonctionnaires employés à la Bibliothèque nationale, située à Buenos-Aires, soit un quart du personnel.
 
Un préjudice à la culture et à la vie institutionnelle

"Une institution historique, bicentenaire, qui a entrepris sa modernisation dans le champ bibliotecologique de pair avec la diversification de ses activités culturelles, s’est vue frappée par des mesures sans justification qui constituent un déni des droits, déplaçant des spécialistes formés, des travailleurs expérimentés et diplômés, détruisant les équipes de travail constituées", soutient le texte, relayé lundi 11 avril en France par Le Monde. Parmi ses signataires : le prix Nobel de Littérature 2003, John M. Coetzee, le philosophe français Jacques Rancière, ou encore Marc Augé, Etienne Guyon et Yánis Varoufákis. "Le préjudice causé à la culture et à la vie institutionnelle peut être considérable", estiment-ils. 
 
Le gouvernement argentin, d'après le quotidien national La Nacion, justifie l'ampleur de cette vaste mise à pied par l'augmentation du nombre d'employés et de la masse salariale ces dix dernières années. La Bibliothèque nationale d'Argentine comptait 306 employés en 2005, contre 1048 en 2016. 

"Nous nous manifestons en faveur de la Bibliothèque Nationale de la République Argentine et de ses tâches de conservation, de stimulation de la production culturelle, de gardienne de la mémoire écrite et de la liberté de pensée, défis qui ne peuvent pas être relevés sans ses travailleurs", conclut le texte, dont la liste complète des signataires peut être consultée à cette adresse.

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