Entretien

Adrien Bosc : « Avec Adèle Yon, février s'est révélé un mois propice »

Adrien Bosc, directeur de Julliard et des éditions du Sous-sol - Photo Olivier Dion

Adrien Bosc : « Avec Adèle Yon, février s'est révélé un mois propice »

Le premier roman hybride d'Adèle Yon, Mon vrai nom est Élisabeth, serait-il " le tube de l'été " 2025 ? Son éditeur, aux Éditions du sous-sol, également écrivain, nous raconte son émergence.

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Par Julie Malaure
Créé le 23.06.2025 à 18h40

Livres Hebdo : À quel moment avez-vous senti que Mon vrai nom est Élisabeth aurait un destin inattendu ?

Adrien Bosc : Assez tôt. Au-delà de ma propre conviction sur le texte, j'ai vu le reste de la maison et du groupe s'en emparer en toute autonomie. Il devenait " leur " livre. Et puis, très vite, les libraires ont suivi, la presse aussi.

Aviez-vous choisi sa date de parution pour qu'il s'inscrive dans les lectures estivales ?

Pas du tout. Je ne raisonne pas ainsi pour un premier roman. En revanche, la date a compté pour le préserver de la concurrence. Je savais que janvier serait impitoyable cette année, avec les sorties successives d'Haruki Murakami, Philippe Besson chez Editis, Camille Laurens, Vanessa Springora, Leïla Slimani, Pierre Lemaitre ailleurs... Le publier à ce moment-là aurait été une folie. Février, longtemps considéré comme un mois " maudit ", s'est révélé beaucoup plus propice à la découverte.

Comment prépare-t-on l'été d'un livre comme celui-ci ?

On anticipe. L'objectif était d'atteindre 50 000 exemplaires avant les départs en vacances. Le livre ayant trouvé un premier écho favorable, nous avons ensuite élargi la diffusion à d'autres types de librairies. La presse a aussi joué son rôle, via des relais classiques : publicités, mises en avant, affiches... Enfin, nous avons misé sur le bouche-à-oreille, d'autant plus puissant ici : chaque lecteur devient prescripteur pour quatre ou cinq autres. C'est remarquable. Il n'est pas exclu qu'après La Grande Librairie, des médias télévisés s'emparent à leur tour du phénomène - ce qui nous sortirait des circuits de promotion habituels.

Y a-t-il un précédent, chez vous, d'un livre qui aurait " pris " l'été, à la surprise générale ?

Jours barbares. Une vie de surf de William Finnegan (Prix Pulitzer 2016), paru en 2017 chez nous au Sous-sol. Il a été lancé par La Grande Librairie, puis a remporté le prix America, et a été mis en lumière par Quotidien en juin. Une fois le succès installé en librairie, la presse l'a qualifié de " roman de l'été ", alors que c'était un récit de non-fiction... Comme s'il ne pouvait y avoir de phénomène estival sans roman !

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