Alain Vircondelet accuse de contrefaçon le producteur et le scénariste de “Séraphine”

“Séraphine” de Martin Provost © DR

Alain Vircondelet accuse de contrefaçon le producteur et le scénariste de “Séraphine”

Selon l'historien, le film aux sept “César” se serait très largement inspiré de Séraphine de Senlis, sa biographie publiée chez Albin Michel en 1986.

avec mk Créé le 15.04.2015 à 21h00

Alain Vircondelet, historien et auteur de Séraphine de Senlis, biographie de cette domestique devenue peintre publiée en 1986, et son éditeur Albin Michel accusent de contrefaçon le producteur, TS Productions et le scénariste, Martin Provost, de Séraphine, film qui a attiré 820 000 spectateurs dans les salles françaises.

Docteur en histoire de l'art, spécialiste de Séraphine Louis, du vrai nom de cette Française morte en 1942 dans un hôpital psychiatrique, Alain Vircondelet avait soutenu une thèse sur cette figure peu ordinaire de la peinture en 1984, puis publié une biographie deux ans plus tard chez Albin Michel.

Celle-ci révélait, selon son avocat Me Christophe Bigot, “pour la première fois la vie publique et secrète de Séraphine de Senlis”.

Son avocat rappelle également que certaines phrases sont présentes à l'identique dans l'ouvrage d'Alain Vircondelet et le scénario de Martin Provost.

Si la plainte intervient près d'un an après la sortie du film, c'est parce qu'elle est la conclusion d'une démarche qui remonte à la préparation du film.

“J'avais contacté le producteur pendant la phase d'élaboration du film. Je m'étais étonné de ne pas avoir été rappelé, alors que j'étais l'auteur de la seule biographie existante sur Séraphine, nous a expliqué Alain Vircondelet. Après la sortie du film, j'ai demandé une nouvelle entrevue, qui m'a été refusée. J'ai dû ensuite bâtir mon argumentation, afin de lancer une procédure judiciaire.”

Du côté de TS Production, on affirme que les passages incriminés sont inspirés par des ouvrages antérieurs ainsi que par Séraphine, la vie rêvée de Séraphine de Senlis (Phébus), roman biographique écrit par Françoise Cloarec, qui avait soutenu une thèse sur la peintre la même année qu'Alain Vircondelet, sous l'angle psycho-pathologique.

Regrettant d'avoir été "totalement évincés du succès de ce film, alors même que le scénario reproduit à de nombreuses reprises des parties de l'ouvrage dont ils détiennent les droits", l'écrivain et les éditions Albin Michel réclament 600 000 euros de dommages et intérêts et l'interdiction de l'exploitation du film en France et à l'étranger.

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