Bande dessinée

Angoulême 2017: une édition apaisée

Mairie d'Angoulême pendant le 44e festival international de la bande dessinée - Photo Anne-Laure Walter / LH

Angoulême 2017: une édition apaisée

Même si la fréquentation est en baisse et les résultats mitigés d'un stand à l'autre, le bilan du 44e festival international de la bande dessinée qui s'est tenu du 26 au 29 janvier reste positif. 

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Par Anne-Laure Walter, Angoulême
Créé le 30.01.2017 à 20h37 ,
Mis à jour le 31.01.2017 à 11h10

Le 44e festival international de la bande dessinée d'Angoulême a bien eu lieu, du 26 au 29 janvier, alors qu'il y a un an, les éditeurs et auteurs menaçaient de boycott la manifestation. Et les éditeurs qui y ont participé sont satisfaits de son organisation à défaut de leurs ventes, en baisse pour beaucoup. Tous louent la nomination d'un directeur artistique unique Stéphane Beaujean, qui a par ailleurs animé tout en sobriété la cérémonie des prix, et l'arrivée de Céline Bagot à la communication et Sylvie Chabroux à la presse.

Cependant, alors que les consignes de sécurité imposaient une fouille systématique des sacs, la fréquentation de la manifestation semble être en baisse de 20 à 30% selon plusieurs participants et les allées des bulles qui hébergeaient les stands des éditeurs étaient assez clairsemées, à l'exception de samedi 28. 
 
De 6 à 9 heures cumulées de dédicaces pour certains auteurs Dargaud- Photo ANNE-LAURE WALTER / LH
Certains acteurs ont cependant vu les ventes progresser à l'instar de Dargaud. Hélène Werlé en charge de la communication note  "moins de fréquentation mais plus d’acheteurs !"  avec une hausse du chiffre d'affaires de 12% à un an d'intervalle grâce aux dédicaces qui ont duré en cumulé entre 6 et 9 heures pour les cinq meilleures ventes du stand : Undertaker 3, Shi 1, Jolly Jumper ne répond plus, Stern 2 ou L'Ete diabolik, Fauve Polar SNCF 2017 et prix BD de la Fnac.

Effet prix aussi pour Actes Sud qui coédite avec Frémok le Fauve d'or, Paysage après la bataille d'Eric Lambé et Philippe de Pierpont dont 140 exemplaires se sont écoulés lors du festival, faisant bondir le CA du stand de 10% par rapport à 2016. Urban comics annonce aussi une forte progression (+15%).

Beaucoup moins de monde que d'habitude

Mais la plupart des éditeurs ont été impactés par la baisse de fréquentation. Chez Casterman on note une édition égale à 2016 mais avec moins d'acheteurs tout comme au Lombard où l'on accuse un effritement des ventes de 3%. "Il y avait vraiment beaucoup moins de monde que d’habitude sur les stands et dans les allées… t pour notre libraire, les paniers moyens étaient inférieurs à l’année passée", note Diane Rayer, au service de presse, qui insiste sur la bonne tenue de trois nouvelles séries : Duke tome 1 par Hermann et Yves H (173 ventes), Le règne tome 1 par Boiscommun et Runberg (147 ventes), Les trois fantômes de Tesla tome 1 par Guilhem BEC et Marazano (137 ventes).

Les groupes Glénat et Delcourt annoncent des baisses de près de 10%. Mais chacun signale l'impact des dédicaces, celles autour de la collection Mickey notamme le Tebo, lauréat du prix jeunesse ou HG Wells pour Glénat, Olympus Mons 1 ou les albums de Benjamin Lacombe chez Soleil, Chronosquad 2  d’Albertini et Panaccione 1  ou Les Brume de Sapa de Lolita Séchan chez Delcourt.

Cette édition montée particulièrement rapidement a proposé d'exceptionnelles expositions. Outre celles très attendues consacrées à Will Eisner ou au Grand prix 2016 Hermann, le public a pu découvrir l'inédite rétrospective Kazuo Kamimura ou la très belle scénographie de celle consacré à la série jeunesse le Chateau des étoiles

Enfin le dialogue entre le festival et ses partenaires privés comme les éditeurs ou publics comme l'Etat avec la venue jeudi 26 d'Audrey Azoulay, la ministre de la Culture et de la Communication, qui a qualifié la manifestation de "joyau" en la comptant parmi "les plus grands Festivals", semble renoué.  
 
Les locaux éphémères de l'association du FIBD- Photo ANNE-LAURE WALTER / LH
La ministre avait été saisie les éditeurs et auteurs il y a un an suite aux couacs qui ont secoué la précédente édition. Elle avait lancé une médiation à l'issue de laquelle l'ensemble des collectivités publiques partenaires (Etat, ville, communauté d'agglomération, département et nouvelle région) et les organisations professionnelles (SNE, SEA, SNAC, Etats généraux de la BD),  ont acté mercredi 18 janvier la création de "L'association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême".

Reste à savoir si l'association historique FIBD, opposée à la création de cette association, va être contrainte de la rejoindre. Lors de l'analyse des problèmes de la manifestation, il a été reproché à l’association historique de ne pas disposer de cadres solides et de s'effacer au profit de son prestataire 9e art+. Jusqu'alors peu visible pendant le festival, l'association FIBD et sa nouvelle présidente Delphine Groux a particulièrement communiqué pendant cette 44e édition, proposant pour la première fois une vitrine grand public avec des locaux éphémères dans la rue principale d'Angoulême. 
 

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