Pour les anciens de la Maison des écrivains et de la littérature, pas question de capituler. En décembre, le festival Littératures sur paroles aura bien lieu, avec une édition intitulée « Reprendre la parole – On nous raconte des histoires ». Une trentaine d’auteurs, à l’instar de Laurent Mauvignier, prix Goncourt 2025, Lydie Salvayre ou encore Marie Cosnay seront de la partie, naviguant entre les décors de Casse-Noisette au sein du prestigieux théâtre parisien du Vieux Colombier (Comédie-Française), où se déroule la manifestation.
« Ça respire encore, avec les moyens du bord ! »
À défaut de mobiliser les ressources de la Maison des écrivains et de la littérature fermée en juillet 2025, Sylvie Gouttebaron et ses partenaires ont monté une association qui porte le nom du festival, Littératures sur paroles. Un geste militant de leur part, eux qui souhaitent montrer que malgré la fermeture de leur structure, ils sont encore bien là, et déterminés à préserver une tradition qui leur est chère.
« Ça respire encore, avec les moyens du bord ! sourit Sylvie Gouttebaron. Pour encourager la lecture, tous les moyens sont bons. Plutôt qu’une revanche, nous voyons ce projet comme une pierre à l’édifice apportée à la convergence des luttes. Plus que jamais, dans un contexte où les coupes budgétaires dans la culture sont fréquentes, nous devons multiplier les espaces de rencontre, et créer du collectif. »
Pour renforcer le contact des auteurs avec le public, qui aura accès à l’évènement gratuitement, l’association a revu la formule de son « goûter aux enjeux », un rendez-vous qui clôt chaque journée du festival. « Notre programme est costaud, indique Sylvie Gouttebaron. Nous manquons de temps dans la journée, alors, le public n’a pas toujours la possibilité de poser des questions. Les goûters aux enjeux pallieront cette contrainte, ils se dérouleront dans le restaurant du Vieux-Colombier en présence de nos invités. » Elle ajoute : « Nous cherchons à créer une atmosphère chaleureuse, sans laisser de côté l’aspect engagé. »
En effet, le nom de cette édition particulière n’a pas été choisi au hasard. « Reprendre la parole – On nous raconte des histoires » est une référence aux dérives du storytelling contemporain que l’association souhaite dénoncer, les fausses croyances, discours démagogiques ou encore les fake news. À ces récits mensongers, elle entend en opposer d’autres, ceux, plus authentiques, des écrivains qui n’ont pas peur de prendre leur plume pour dénoncer, faire rêver, ou simplement raconter avec justesse. Comme le résume Sylvie Gouttebaron, « ne se priver de rien, ni de personne » face à un monde déchiré.
Le festival gratuit Littératures sur parole se tiendra du 4 au 6 décembre au Théâtre du Vieux-Colombier. Pour soutenir l’initiative et permettre sa perpétuation, une cagnotte Ulule a été ouverte.
