« À l’instant où je vous parle, je ne sais plus du tout où nous en sommes. » La directrice de la Maison des écrivains et de la littérature (Mél), Sylvie Gouttebaron, avance dans le brouillard quant à l’avenir de l’association de médiation culturelle.
Cela fait déjà plusieurs mois que l'avenir de la Mél s'écrit entre parenthèses : en février, l'annonce d’une subvention de 200 000 euros attribuée pour 2025, soit une baisse significative de 150 000 euros par rapport à 2024, avait déjà considérablement assombri l'horizon de la structure. « Il s’agit donc d’une subvention de "liquidation" permettant seulement à l’association de régler ses affaires en cours avant de devoir fermer définitivement en juin », craignait alors la directrice.
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Juin est arrivé et la Mél se trouve toujours dans une impasse, les comptes ayant été bloqués le 30 mai. Auteurs et intervenants doivent encore être payés pour leur participation à des ateliers et des formations, et les sept licenciements qui se profilent vont aussi représenter un coût important.
« L’équipe tient et se bat encore, ainsi que les écrivains. Nous sommes désarçonnés. Totalement perdus, en colère du traitement qui nous est réservé », réagit Sylvie Gouttebaron.
La directrice déplore le flou qui persiste autour de la structure. « Soit le ministère a la volonté de redonner toute la force qu’il convient de donner à la Mél pour qu’elle poursuive un travail de médiation culturelle en faveur de la lecture, soit il a choisi un autre opérateur et qu’il ait le courage de l’annoncer haut et fort, en mettant un terme à cette asphyxie. »
L’association organise depuis 40 ans des interventions d’auteurs en milieu scolaire, des ateliers et des rencontres pour promouvoir l’éducation artistique et culturelle. « Ce n’est pas la Mél qui ferme, c’est le ministère qui la tue », conclut amèrement Sylvie Gouttebaron.