Depuis plusieurs semaines, des groupuscules fédérés sur Internet par des mouvements extrémistes se rendent dans des bibliothèques publiques et fouillent les rayonnages, en particulier dans les sections jeunesse, à la recherche de livres qu’ils estiment non conformes à la morale, en particulier ceux qu’ils dénoncent comme étant “à la gloire du gender”, tels que La princesse qui n’aimait pas les princes ou Jean a deux mamans. Ils s’en prennent aux personnels en leur demandant de justifier leur politique d’acquisition ou écrivent aux maires afin d’exiger le retrait des livres incriminés. Une trentaine d’établissements, notamment à Versailles, Toulouse, Saint-Quentin-en-Yvelines, ont été la cible de ses agissements que dénonce la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filippetti dans un communiqué daté du 10 février.
 
“La France ne tolère pas les tentatives de censure de ces lieux phares de la République que sont les bibliothèques, berceau de la connaissance et du savoir, ni les attaques contre leurs professionnels irréprochables, dont les règles d’éthique professionnelle sont d’ailleurs inscrites dans le Manifeste de l’UNESCO sur la bibliothèque publique, indique la ministre dans son communiqué. Je réaffirme mon soutien le plus absolu au personnel des bibliothèques et aux élus locaux qui doivent faire face à ces agressions”, indique notamment la ministre.
 
Ce type de comportements extrémistes envers les bibliothèques n’est pas sans rappeler la situation que connaissent les bibliothèques américaines où la censure exercée par différents groupes de pression est suffisamment grave pour que l’American Library Association ait été amenée à créer la “Banned Books Week” une semaine pour contre la censure et pour la liberté de lecture.