Italie

Arrêté en Bolivie dans la nuit de samedi à dimanche, l’ex-activiste d’extrême gauche italien Cesare Battisti a été extradé en Italie lundi 14 janvier. Il avait été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour avoir participé à 4 homicides pendant les "années de plomb" en Italie, et avait échappé à l’extradition pendant trente-huit ans.
 
Arrivé à Rome ce midi, le romancier était attendu par les ministres de l’Intérieur, Matteo Salvini, et de la Justice, Alfonso Bonafed. Cette extradition a été saluée par l’ensemble de la classe politique italienne.
 
"Je sais que je vais en prison", a déclaré M. Battisti, qui semblait résigné, selon des sources policières. Pour des raisons de sécurité, il a été transféré à l’établissement pénitentiaire d'Oristano, dans l'ouest de la Sardaigne. Il devrait être maintenu à l'isolement pendant la journée pendant six mois, dans un service de haute sécurité, avant de purger sa peine de réclusion à perpétuité.
 
En France, ses soutiens sont pour l’instant silencieux. Il avait été souvent défendu par Fred Vargas, Bernard-Henri Lévy, Philippe Sollers, Daniel Pennac, Tahar Ben Jelloun, Guy Bedos, Georges Moustaki, Bertrand Delanoë ou encore François Hollande.
 
Gérard Mordillat, dont le roman Ces femmes-là  vient de paraître chez Albin Michel, a déclaré dans l’émission "Boomerang" sur France Inter, ce lundi matin: "Je pense que d’une part il devrait y avoir prescription. D’autant plus que l’on voit comment, en Italie, la magistrature a toujours été plus prompte à juger les activistes d’extrême gauche que ceux d’extrême droite." Il a ajouté: "Il y a une connivence entre les extrêmes droites, ou les néofascistes, qui fait que Battisti devient, comme l’a dit le président brésilien, un cadeau, avec un ruban autour. Un cadeau de bienvenue dans le fascisme international."

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