Depuis l’annonce en avril, tel un coup de massue, du projet de fermeture de 12 magasins et du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui l’accompagne, les librairies Chapitre sont dans l’expectative. « La direction reste très discrète et on n’entend plus parler de rien, hormis des consignes de retours qui s’accentuent à un rythme effrayant », murmure-t-on dans les boutiques. Pour autant, en coulisse, on s’active, et les réunions du comité d’entreprise s’enchaînent. Ainsi, les 13 et 14 juin, l’expert missionné au début de mai par les élus a rendu son rapport sur la situation économique et sociale d’Actissia Retail, société qui rassemble les librairies Chapitre. « Ce document s’est révélé très à charge contre le PSE, entaché d’irrégularités concernant le droit du travail. Il fait également apparaître une situation économique périlleuse, avec des projections pour 2015 irréalistes. Depuis, on sent comme un vent de panique dans les rangs de la direction, et le plan de restructuration est passé aux oubliettes », détaille David Lucchetti, secrétaire du CE et élu GCT. Désormais, les réunions sont donc consacrées aux projets de reprise de magasins, décortiqués soigneusement par les experts du cabinet Sécafi et les élus du CE avant qu’ils ne rendent leur avis, obligatoire pour valider les cessions. Après Mont-Saint-Aignan, présenté le 28 juin par son directeur actuel, Cédric Thirel, et qui devrait recevoir un avis favorable d’ici à quinze jours, ce sera au tour de Toulouse le 4 juillet et de Rennes le 9. Pour Dax et Grenoble, portés tous deux par leurs directeurs mais jugés plus fragiles par le CE - à Grenoble, la reprise entraînerait notamment 6 licenciements -, le calendrier reste à fixer. Du côté de Boulogne, de Nancy, d’Arras et de Douai, des projets sont aussi en cours mais n’ont pas encore été présentés au CE. Quant aux points de vente où l’activité librairie cesserait, comme Lyon ou Belfort, les fermetures ne sont pas prévues avant la rentrée. C. Ch.