En rachetant, en février, Chapitre à Laval, rebaptisé dans la foulée Corneille, Philippe Royer voulait en modifier l’essence et renouer avec l’esprit de Siloë. Le magasin qu’il a inauguré le 22 mai, après quatre mois de travaux réalisés sans fermeture, répond bien à cet objectif. Ramené au premier niveau du centre commercial Médiapole, amputé de 300 m2 pour atteindre 980 m2 de surface de vente, Corneille offre toutefois à ses clients un espace aéré, lumineux, qui encourage la flânerie, sans pour autant rogner sur la qualité de l’assortiment. "Notre premier pari, qui était de reconfigurer la librairie dans ses nouveaux locaux, est plutôt réussi, admet Philippe Royer. Nous avons notamment amélioré la rentabilité de nos mètres carrés afin d’assurer une offre dense mais aussi pour rejoindre des ratios économiques réalistes." Riche en ouvrages de fond, 43 000 références et 65 000 livres retravaillés comme s’il s’agissait d’une implantation, l’assortiment fait donc à nouveau la part belle aux sciences humaines, aux spiritualités et à la littérature, placées à l’entrée principale du magasin. La papeterie et le disque ont été conservés et occupent désormais environ un quart de l’espace. Un site Internet, Librairiecorneille.fr, a également été mis en ligne le jour de l’inauguration. Marchand, il proposera d’ici à la fin de l’année une offre de livres numériques, accompagnée de deux bornes en librairie. Dès 2015, des livres d’occasion devraient aussi faire leur apparition sur les étagères.
Concernant les animations, Philippe Royer affiche des "ambitions importantes dès l’automne". Certaines rencontres seront notamment couplées avec Le Failler à Rennes, avec laquelle Corneille entretient toujours une collaboration, "cependant moins étroite qu’au départ, depuis notamment l’arrivée de Frédérique Garcia, directrice opérationnelle expérimentée dans la gestion d’une librairie" (1), souligne Philippe Royer. Pour requinquer son enseigne, l’entrepreneur, épaulé par le CNL, l’Adelc et l’agglomération de Laval, a déboursé 230 000 euros. Il espère réaliser en 2014 un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros, mais s’est fixé pour objectif de rétablir, à moyen terme, les 3,5 millions de CA dégagés en 2012, qui place Corneille au 57e rang de notre classement des 400 premières librairies françaises. Cécile Charonnat
(1) Voir LH 995, du 25.4.2014, p. 42.
