DDB retrouve de l’air

Bruno Nougayrède et Loïc Mérian. - Photo Artège

DDB retrouve de l’air

Le nouveau groupe Artège, acquéreur du Rocher, de DDB, de François-Xavier de Guibert, du Sénevé et de Lethielleux, précise son organisation et sa stratégie.

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Par Anne Ducrocq,
avec Créé le 03.04.2014 à 20h55 ,
Mis à jour le 23.04.2015 à 10h06

Après le redressement judiciaire, la relance. Le 19 mars, le tribunal de commerce de Paris a validé le plan de redressement de DDB, qui consacre le groupe Artège comme son nouvel actionnaire. Tandis que l’ancien propriétaire, Parole et silence, va poursuivre son chemin en solitaire, les marques DDB, François-Xavier de Guibert, Le Sénevé et Lethielleux rejoignent, avec le Rocher, le nouveau groupe Artège. Le délicat redressement du Rocher, dont le siège est basé à Monaco, sera effectif à la mi-avril. Au total, Artège, dirigé par Bruno Nougayrède et Loïc Mérian, reprend tous les fonds éditoriaux et l’ensemble du personnel de ces différentes marques issues de Parole et silence. L’aventure a été rendue possible grâce à l’homme d’affaires Ernesto Rossi di Montelera, ancien actionnaire de Parole et silence. Cet associé fidèle à DDB a renoncé à près de 9 millions d’euros de créances et devient actionnaire à 31 % du nouveau groupe. Le reste des dettes (4 millions d’euros) a été étalé sur dix ans.

L’ensemble est désormais géré par une seule et même équipe qui comprend 19 personnes à Perpignan et 13 à Paris, mais le groupe sera constitué de deux pôles. Le premier, autour du Rocher, sera un pôle généraliste, publiant 80 titres par an avec une équipe éditoriale constituée notamment de Vladimir Fédorovski, Victor Loupan ou Rémi Soulié. Le second pôle, avec toutes les autres marques, sera consacré aux sciences humaines et aux spiritualités avec des éditeurs extérieurs comme Jean-Marc Bastière et les directeurs de collection historiques de DDB. La direction éditoriale est envisagée d’une façon très collégiale.

"Les maisons repartent avec une production réduite et avec une véritable volonté éditoriale, commerciale et entrepreneuriale", indique Bruno Nougayrède. DDB sera la marque la plus intellectuelle de l’ensemble. Je rêve de faire revivre les grandes périodes historiques de DDB, quand elle ouvrait des brèches sur des sujets novateurs. François-Xavier de Guibert sera concentré sur les problématiques ecclésiales et de société dans une lignée conservatrice, et Le Sénevé se concentrera sur les outils catéchétiques. Lethielleux ne sera pas ressuscité. Artège, enfin, est positionné jeunesse, spiritualités et magistère de l’Eglise catholique."

En mai, les deux premiers titres, à paraître au Rocher du fait de son potentiel grand public, seront emblématiques de la volonté des dirigeants du groupe : un essai sur Vladimir Poutine, par Vladimir Fédorovski, et L’amour, une affaire sacrée, une sacrée affaire du père Zanotti-Sorkine. L’auteur a déjà ses marques dans la maison avec Croire, vendu à plus de 30 000 exemplaires.

"Nous allons mettre l’éditorial au centre du projet tout de suite, pas dans six mois, souligne Bruno Nougayrède. Avec le Rocher, nous entendons faire vivre une vraie maison généraliste avec les exigences que cela entraîne. Par ailleurs, DDB a un très beau fonds, inexploité, de 3 000 titres vivants. Plus personne ne s’occupait des cessions poche et des droits dérivés. A terme, une personne y sera dédiée." Dans l’air du temps, une collection de développement personnel sera également lancée sous la marque DDB avec le groupe de Fontenelle : des regards croisés de religieux, de psychiatres et de coachs, à l’abbaye de Saint-Wandrille, visent une complémentarité des trois approches et de leurs frontières. <

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