Disparition

Sous les colonnes des Galeries Saint- Hubert, les millions de personnages de papier habitant la librairie Tropisme sont en deuil. Ils ont perdu, dimanche 6 février, leur sainte patronne. Co-fondatrice de l’iconique librairie Tropismes, Brigitte de Meeûs est décédée à 76 ans d’un accident cardio-vasculaire. Elle emmène avec elle sa passion pour les livres et pour la librairie indépendante. « La librairie indépendante vient de perdre celle qui restera une des personnalités les plus marquantes des cinquante dernières années du monde du livre en Belgique », a déclaré dans un communiqué le Syndicat des libraires francophones de Belgique.  

Attirée depuis sa jeunesse par l’univers de la librairie, Brigitte de Meeûs débute dès ses vingt ans dans le métier. Elle travaille chez Libris, une libraire bruxelloise, pendant 11 ans puis, fonde en 1976 la librairie Calligrammes avec un associé. Ce n’est que huit ans plus tard qu’elle co-fonde la librairie Tropismes, avec Jacques Bauduin, les éditions de Minuit et le Seuil. Très rapidement, ce qui était dans les années 1960 un haut lieu du jazz belge et international, devient le repère de tout bibliophile qui se respecte. Fort de son succès, la librairie Tropismes a d’ailleurs ouvert une nouvelle entrée dans la galerie des rois en 2007. L'enseigne, qui dispose de 45000 références sur 600m2, est aujourd'hui la troisième librairie en Belgique francophone avec un chiffre d'affaires de 3,3M€.

Libraire indépendante 

La librairie Tropismes, galerie des Princes à Bruxelles.- Photo ANNE-LAURE WALTER/LH

Au-delà de sa passion pour la littérature, l’engagement de Brigitte de Meeûs se traduit à travers plusieurs combats. Administratrice du Syndicat des librairies indépendantes de Belgique, membre du syndicat des libraires francophones de Belgique et de la commission d’aide à la librairie, elle s’implique dans de nombreux débats comme le prix du livre, la défense de la profession, l’importation ou encore l’informatisation des librairies. 

Toute son équipe, à laquelle elle était très liée, lui a rendu hommage : « Comment a-t-elle gardé, au fil de tant d'années, sa force et sa lumière ? Et comment pourrons-nous sans elle en perpétuer les traces ? Dans « Tropismes Libraires », elle insistait toujours sur le pluriel de « Libraires », nous étions les siens, elle était la nôtre, pour chacun différente, et nous lui devons tout. ». Un livre de condoléances a été installé dans la librairie.

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