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Décès de l'écrivain Michel Ragon

Michel Ragon

Décès de l'écrivain Michel Ragon

Michel Ragon laisse une œuvre éclectique et pléthorique, avec plusieurs romans populaires et de nombreux essais et monographies sur les grands artistes.

Par Vincy Thomas
avec AFP Créé le 14.02.2020 à 17h00

L'écrivain libertaire Michel Ragon, auteur notamment de La mémoire des vaincus ou des Mouchoirs rouges de Cholet, est mort à l'âge de 95 ans, a communiqué vendredi son éditeur à l'AFP.

Autodidacte, Michel Ragon était aussi un critique d'art et un historien reconnu de l'architecture. Né le 24 juin 1924 en Vendée, orphelin de père à 8 ans, Michel Ragon a passé toute son enfance dans cette région, cadre de nombreux de ses romans.

À quatorze ans, il doit quitter l'école, et la ville de son enfance, Fontenay-le-Comte, pour aller travailler à Nantes "la grise" d'abord comme garçon de courses, puis manutentionnaire ou encore aide-comptable. Monté à Paris à 20 ans, il fait tous les métiers (d'ouvrier en usine à bouquiniste) et surtout fréquente le milieu des écrivains prolétariens (en particulier Henry Poulaille), le milieu anarchiste et celui de l'art contemporain qui resteront toujours ses sujets de prédilection. Il reçoit le Prix des poètes en 1954 avec Cosmopolites (Imprimierie des poètes).

Avant de se lancer dans l'écriture, il eut une vie à la Jack London bourlinguant de par le monde (il fut ouvrier agricole en Angleterre, partit pour le Japon en s'embarquant sur un cargo...) et même hippie avant l'heure.

Littérature vendéenne

A partir des années 1980 il devient le grand romancier de la Vendée, notamment avec son roman le plus connu, Les Mouchoirs rouges de Cholet (Albin Michel, 1984), Grand prix des lectrices de Elle et Goncourt du récit historique. Il signe aussi des récits de voyage, des romans libertaires et d'autres plus régionaux: Ma sœur aux yeux d'Asie (Albin Michel, 1982), La Mémoire des vaincus (Albin Michel, 1990), Un si bel espoir (Albin Michel, 1999), tout en poursuivant une œuvre autobiographique avec notamment L'accent de ma mère (1980), D'une berge à l'autre (1995). Il est également réputé pour son œuvre de critique d'art et d'architecture avec des essais et monographies comme Journal de l'abstrait (Skira), Jean Dubuffet (Fall), Les ateliers de Soulages (Albin Michel), Karel Appel (Gallilée), C'est quoi l'architecture (Seuil), Gustave Courbet (Fayard), Du côté de l'art brut (Albin Michel) et Journal d'un critique d'art désabusé (Albin Michel, 2013).

Il était un "critique d'art au flair redoutable qui a su déceler dès le début les peintres devenus désormais incontournables", a rappelé son éditeur. Il avait notamment fait connaître le mouvement CoBrA en France et suivit avec une amitié fidèle l’œuvre de Soulages, de Hartung, d'Atlan, de Dubuffet.
 

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