L’arrivée de l’éditeur jeunesse Fleurus Presse dans le soutien scolaire montre le potentiel de ce marché, dont les acteurs diffusent leurs contenus via Internet. C’est une diversification supplémentaire par rapport au parascolaire, bien maîtrisé par les éditeurs scolaires, alors qu’il reste des places à prendre dans le soutien.
Ex-filiale de Télérama, Fleurus Presse - qui n’a rien à voir avec les éditions Fleurus (groupe Média-Participations) - appartient depuis 2015 au groupe Unique Héritage Média (UHM), qui a repris aussi l’éditeur jeunesse Quelle histoire et la start-up Pili Pop, spécialisée dans l’apprentissage des langues. Dirigé par Emmanuel Mounier, ingénieur venu de l’aéronautique, UHM est soutenu dans son développement par des investisseurs financiers.
Annoncée pour cette rentrée, la première version de Fleurus Académie, le nom de cette offre de fiches de cours, d’exercices interactifs et de sujets corrigés, complétée d’un tutorat en ligne confié à des enseignants, reprend en fait le contenu d’Educlever-Maxicours. "Nous préparons une deuxième version qui intégrera des vidéos fournies par Quelle histoire", explique Sébastien Lucas, directeur de la communication et de la transformation digitale d’UHM. Les tarifs vont de 20 euros (mensuels) à 200 euros (annuels).
"Nous sommes ouverts à tous types de partenariats, y compris avec des libraires", ajoute Benjamin Patrice Magnard, fondateur de Maxicours en 2000 après avoir vendu Alapage à Wanadoo. La société emploie 40 personnes, mais son chiffre d’affaires est "confidentiel".
Hatier s’est aussi lancé depuis 2010 dans le soutien scolaire avec Annabac.com, spécialisé dans la révision du bac et du brevet. "Nous avons 3 millions de visiteurs uniques et 560 000 inscrits", indique Julia Rérolle, directrice du marketing parascolaire d’Hatier. L’inscription va de 4 à 6 euros, et la publicité assure la rentabilité du site. Hachette Education réfléchit à cette diversification, en partenariat ou en propre, indique Didier Mollet, directeur des ventes. Les nouvelles plateformes d’accès numériques destinées à la diffusion de contenus en classe ou à domicile s’approchent aussi des outils de soutien, souligne Sylvie Marcé, directrice générale de Belin, qui a développé Pep’s. Pour sa part, Bordas.com propose l’organisation de cours à domicile, mais il s’agit d’un site homonyme qui n’a rien à voir avec l’éditeur scolaire détenu par Editis. Hervé Hugueny
