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Dossier Documents de la rentrée : tout bouge

Matsumura Naoto, le dernier habitant de Tomioko, où se situe la centrale de Fukushima. - Photo ANTONIO PAGNOTTA/COSMOS

Dossier Documents de la rentrée : tout bouge

Bonne pour la presse, l'incroyable succession d'événements planétaires survenus au premier trimestre a en revanche perturbé le marché des essais et documents. L'édition commence à s'emparer de cette actualité foisonnante dans la programmation du second semestre, et se mobilise surtout pour la campagne présidentielle.

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Par Hervé Hugueny
Créé le 27.10.2015 à 18h09 ,
Mis à jour le 12.02.2016 à 17h22

Printemps arabe, tremblement de terre, tsunami et catastrophe nucléaire au Japon, guerre en Libye, affaire DSK qui n'en finit pas de rebondir : une incroyable succession d'événements de dimension planétaire a malmené l'édition d'essais et de documents au premier semestre 2011. Cette avalanche d'affaires extraordinaires a perturbé les lancements mitonnés par les services de presse avec les médias. Les magazines n'avaient en effet plus besoin des bonnes feuilles d'une enquête exclusive dénonçant un scandale quelconque pour boucler tranquillement six à huit pages et soutenir leurs ventes : l'actualité y suffisait de manière quasi continue. Alors que les ventes des news magazines se stabilisent au premier trimestre et que celles des quotidiens nationaux d'informations générales ont augmenté de 1 à 6 % sur les cinq premiers mois de l'année selon l'OJD, les performances du rayon essais et documents étaient en recul de 3 % selon l'indicateur I + C/Livres Hebdo. Le temps de l'édition n'étant pas celui de la presse, cette actualité n'a pas systématiquement été recyclée en livres, même si elle inspire une partie des thématiques de l'automne 2011, à côté de l'inépuisable dénonciation de ce qui ne fonctionne pas ou mal dans ce monde - l'environnement maltraité, l'éducation malmenée, la finance dévoyée, la politique galvaudée, etc.

Les candidats à la primaire socialiste lancent l'offensive sur le front éditorial.- Photo VINCENT BOISOT/FIGAROPHOTO.COM

SABLES MOUVANTS

Ces rebondissements permanents ont aussi bousculé la réalisation de titres programmés pour la rentrée, soit parce que les journalistes sollicités par les éditeurs mais suroccupés dans leur entreprise ont dû terminer leurs manuscrits dans des conditions difficiles, soit parce que les sujets sont devenus très mouvants, alors même qu'ils étaient prévus depuis longtemps. Les biographies de Dominique Strauss-Kahn, archi-favori de l'élection présidentielle de 2012 jusqu'au 14 mai dernier, sont devenues exemplaires de ces projets bien bordés qu'affectionnent les éditeurs de documents, mais qui volent soudainement en éclats. Et le rebondissement du début de l'été a de nouveau déstabilisé ceux qui tentaient de reprendre pied. Un inconnu nommé DSK (Claude Askolovitch, Grasset) et Docteur Strauss et Mister Khan (Philippe Martinat, Max Milo) sont "reportés". Mais La chute, les secrets du cas DSK (David Revault D'Allonnes, Fabrice Rousselot chez Robert Laffont) restait fixé au 25 août, de même qu'Anne Sainclair : une femme dans la tourmente (Oriane Oringer, Exclusif) et Anne Sinclair, femme de tête, femme de coeur (Alain Hertoghe et Marc Tronchot, Calmann-Lévy) sont promis pour octobre. Quelques maisons ont repris l'affaire sous l'angle d'un fait de société et des violences faites aux femmes : Mai 11 (Virginie Despentes, Beatriz Preciado, Au Diable vauvert), Ne vous taisez plus ! (Denise Bombardier, Françoise Laborde, Fayard), Brisons l'omerta sur le viol (Clémentine Autain, Indigène), Un troussage de domestique (collectif, Syllepse), Paroles de femmes sur ces machos qui nous gouvernent (Candice Nedelec, Gawsewitch), >tandis que Muriel de Saint-Sauveur s'interroge plus globalement : Un monde au féminin serait-il meilleur ? (L'Archipel). Mais dans son Manifeste pour les hommes qui aiment les femmes (Autrement), Laure Adler fait l'effort de suggérer que le genre masculin n'est pas composé que de prédateurs sexuels.

RAZ DE MARÉE PRÉSIDENTIEL

Mis à contribution dans cette démonstration, Stéphane Hessel apparaît plus que jamais comme une enclave de pureté vigilante, et un gage de prospérité, dans le secteur essais et documents. Il sort de l'indignation qu'il a transformée en phénomène éditorial absolu et rédige à quatre mains, avec Edgar Morin, Le chemin de l'espérance (Fayard), un court essai de 60 pages à petit prix (5 euros) que ces deux anciens résistants proposent, au soir de leurs vies bien remplies, aux générations futures et aux électeurs de 2012. Mais il développe aussi son propos dans un ouvrage cette fois plus long, que cet esprit aussi délié que facétieux a titré Donc, je résume (230 pages, Libella-Maren Sell). Ségolène Royal n'a pas résisté à la tentation de lui emboîter le pas : elle publiera en septembre Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions (Plon). Autre roc du rayon, Jacques Attali pousse les feux et publie une Histoire de la modernité, son essai d'automne, cette fois chez Robert Laffont, alors que celui du printemps confié à Fayard réalisait encore de beaux scores à la veille de l'été.

Mais le grand rendez-vous reste évidemment la production sur, autour, à propos de l'élection présidentielle de 2012 : elle enfle déjà avant le raz de marée prévisible en début d'année prochaine. Jean-Jérôme Bertolis et Frédérique Bredin expliquent ce qui attend les candidats dans L'épreuve : la présidentielle sous la Ve République (Fayard). Ils sont encore rares dans ce premier panier de livres-programmes d'hommes politiques aux ambitions variées. François Hollande, candidat aux primaires du Parti socialiste, a pour le moment un boulevard devant lui avec, dès le 25 août, Le rêve français (Privat) et une biographie gagnée à sa cause (François Hollande,Serge Raffy, Fayard). Jean-Louis Borloo, candidat presque quasi déclaré depuis plusieurs mois, se racontera aussi dans un ouvrage dont l'éditeur est trouvé (Plon), mais pas le titre. Pierre Laurent expose Le nouveau parti communiste (Le Cherche Midi) et se fait connaître en même temps comme le dernier secrétaire général de cette formation si chancelante qu'elle est passée sous la marge d'erreur des sondages. Député européen PS, Vincent Peillon tient des Conversations républicaines (Denoël) ; Benoît Hamon, porte-parole du PS, livre L'enjeu du combat : reprenons la marche du progrès ! (Flammarion) ; Manuel Valls lancera un "abécédaire optimiste » intitulé L'énergie du changement (Le Cherche Midi) ; Laurent Baumel et François Kalfon, jeunes têtes pensantes et socialistes, lancent un Plaidoyer pour une gauche populaire (Le Bord de l'eau) ; Jean-Marie Bockel, ex-membre du PS et ex-ministre d'ouverture dans un gouvernement UMP, fondateur de La Gauche moderne, se demande si Avoir raison trop tôt, est-ce un grand tort ? (B. Leprince), auquel fait écho le questionnement de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale : Un homme politique peut-il dire la vérité ? (Lattès) ; Jean-Pierre Chevènement, prêt à rempiler pour une nouvelle candidature républicaine, discute avec Luc Chatel (ministre UMP de l'Education nationale) du Monde qu'on leur prépare : école, économie, Etat (Plon), mais signe tout seul son manifeste : Remettre la France en marche (Fayard) ; lucide quant à ce qu'on attend de lui sur l'échiquier politique, Bernard Tapie signera De quoi je me mêle chez Plon. Laurent Wauqiez, >tout frais ministre de l'Enseignement supérieur, porte Le cri d'alarme des classes moyennes : pour un nouveau pacte social (Odile Jacob).

Se voyant déjà jouer un bon second tour à tous ceux qu'elle effarouche, la présidente du Front national suscite deux portraits à charge : La face cachée de Marine Le Pen (Christophe Forcari, Romain Rosso, Flammarion) et Marine Le Pen ou Les habits neufs de l'extrême droite (Caroline Monnot, Abel Mestre, Denoël). Mal aventuré sur des terres labourées par ce parti, le débat si controversé sur l'identité nationale trouve une suite plus équilibrée dans l'édition, avec une quinzaine de titres, entre l'analyse et le témoignage, parmi lesquels on peut signaler Qu'est-ce être Français ? (Esther Benbassa, Les Liens qui libèrent), De l'identité nationale (Carole Reynaud Paligot, PUF), Intégration mode d'emploi : les tribulations d'un musulman laïque (Ahmat Zeïdane Bichara, Le Bord de l'eau), Tu deviendras un Français accompli(Saber Mansouri, Tallandier) ou encore Notre France (Farouk Mardam-Bey, Edwy Plenel, Elias Sanbar, Actes Sud). Jean Bothorel juge en revanche que la laïcité est mise en danger, dans Requiem pour les Français : immigration, intégration, islam (Bourin éditeur), ce qui trouve un écho aussi chez Christopher Caldwell : Une révolution sous nos yeux : comment l'islam va transformer la France et l'Europe (Toucan).

UNE VOLÉE DE TITRES CRITIQUES

Autour du gouvernement, rien ne se publie pour le moment à l'ombre de l'actuel président candidat à sa succession, sauf deux biographies favorablement consacrées à Alain Juppé (Anna Cabana, Flammarion), dont Pascal Louvrier se demande s'il peut être Le recours ? (Rocher). En revanche, le pouvoir actuel s'attire une volée de titres explicitement critiques : Ce qui ne peut plus durer (Les Gracques, Albin Michel) ; La France d'en bas face à Sarkozy (Pierre Le Méhanès, Favre) ; Sarko & Co : la République des copains (Ian Hamel, L'Archipel) ; La République du copinage : enquête sur la France des réseaux de pouvoir (Vincent Nouzille, Fayard) ; De la IVe République au néoféodalisme (Sidney Touati, Berg international) ; Le Pen-Sarkozy : les sept ressemblances (Mehdi Ouraoui, L'Opportun) ; En attendant la gauche : voyage dans la France que Sarkozy désespère (Mehdi Ouraoui, Michalon) ; Au nom de la raison d'Etat : quand la France assassine le droit et la morale (Julien Laurent, City) ; Un pouvoir sous influence : éminences grises, think tanks, lobbies (Roger Lenglet, Armand Colin). Le tout se transformant en pronostic : Une machine à perdre (Alain Auffray, Ed. du moment), avec une injonction de Denis Jeambar, ancien P-DG du Seuil : Ne vous représentez pas ! Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy (Flammarion). François Bayrou (2012, état d'urgence, Plon) et Dominique de Villepin (Notre vieux pays, Plon), ajoutent leur grain de sel. Seul François Brochet trouve quelques éléments positifs dans le bilan du président sortant, listés dans Inventaire après rupture : comment Sarkozy a changé la France (Bourin éditeur).

Ce décapage au karcher se retrouve aussi dans une partie des analyses de la crise économique, due aux dérives financières : Face au pire des mondes (Michel Beaud, Seuil) ; Les rémunérations obscènes : le scandale des hauts revenus en France (Philippe Steiner, Zones) ; 2013, l'apocalypse économique : l'hyperclasse mondiale à l'assaut de l'économie et de la démocratie (Jean-Michel Groven, Ed. de Paris) ; Les maîtres du monde : le règne de l'argent-roi (Paula Grisanti, Res publica) ; Pour en finir avec la marchandise : faire tomber la bastille capitaliste, s'évader du supermarché global (Thibault Baladier, Res publica) ; Toujours moins : la France à reconstruire (François de Closets, Irène Inchauspé, Fayard) ; La finance pousse-au-crime (Xavier Raufer, Choiseul éditions) ; Le capitalisme hors la loi (Marc Roche, Albin Michel). Eric Verhaeghe, ancien directeur de l'Apec et membre du Medef, continue de régler ses comptes avec son ancien employeur (Au coeur du Medef, Jacob-Duvernet), alors que Laurence Parisot, la patronne du syndicat des patrons, livrera "un texte incisif, fruit d'une réflexion argumentée" chez Calmann-Lévy, au titre encore indéterminé.

La crise grecque reste apparemment trop proche pour être analysée, mais pas les questions qu'elle soulève à propos de la monnaie européenne : L'euro est-il un échec ? se demande Michel Dévoluy (La Documentation française), prolongé par Evariste Lefeuvre dans Sortir de l'euro ? (Ed. d'organisation). Plus généralement, l'avenir de l'Europe n'apparaît pas des plus sereins : Europe, la dernière chance ? ; L'élargissement met-il en péril le projet européen ? ; Peut-on encore sauver l'Europe ?.

CONTRE-CATASTROPHISME

Dans l'écologie et l'environnement, l'édition porte plutôt la parole d'auteurs extérieurs à la communauté des spécialistes du climat, et qui contestent les prévisions jugées catastrophistes de ces scientifiques. Ainsi Pascal Bruckner dénonce Les fanatiques de l'apocalypse : sauver la Terre, punir l'homme (Grasset) ; Frédéric Denhez s'en prend à La dictature du carbone (Fayard) ; Fred Pearce explique Pourquoi l'apocalypse démographique n'aura pas lieu (La Martinière) ; Guillaume Bertrand et Valéry Laramée de Tannenberg se moquent des Délires d'avenir (Armand Colin). Gabriel Cohn-Bendit, frère de Daniel ex-adhérent des Verts, déclare tout le mal qu'il pense du fonctionnement des partis écologistes dans Vive l'écologie ! A bas le parti vert ! (Mordicus). En revanche, toujours ferme dans ses convictions, José Bové (avec Gilles Luneau) fait entendre sa voix contre le productivisme agricole dans Citoyens et paysans : l'autre choix (Alternatives). Le même José Bové préface le livre de Marine Jobert et François Veillerette sur Le vrai scandale des gaz de schiste (Les Liens qui libèrent). A propos des choix énergétiques, Julien Laurent enquête à charge dans Le livre noir du nucléaire français, mais Georges Charpak, Richard L. Garwin et Venance Journé restent plus neutres dans De Tchernobyl en Fukushima (O. Jacob), nécessaire mise à jour d'un titre précédent, de même que Michel Chatelier, Patrick Criqui, Daniel Heuer et Sylvestre Huet dans Nucléaire : quels scénarios pour le futur ? (La Ville brûle).

A la rentrée, tous les professionnels de l'éducation accablés et les parents angoissés trouveront comme d'habitude de quoi s'informer sur ce qui dysfonctionne dans la machine à éduquer, notamment dans une virulente lettre-manifeste au président de la République, signée Jack Lang, ancien ministre de l'Education nationale, qui dénonce La décapitation de l'école (Le Félin). Le nouveau programme d'histoire du collège est truffé de graves lacunes, selon Dimitri Casali, ce qu'il expliquera chez deux éditeurs (L'histoire de France interdite, Lattès, et L'altermanuel d'histoire de France : ce que nos enfants n'apprennent plus au collège, Perrin). L'évolution de La nouvelle école capitaliste (La Découverte) est regrettée par Pierre Clément, Guy Dreux, Christian Laval et Francis Vergne, lequel aborde le sujet sur un ton plus léger dans Mots et maux de l'école : lexique impertinent et critique des réformes (Armand Colin), alors qu'Elise Tenret démontre quelques mérites à L'école et la méritocratie (Puf).

Les révoltes populaires dans les pays arabes ouvrent d'autres perspectives que l'association jusqu'alors indépassable entre islam et terrorisme. Bien que la situation ne soit pas encore stabilisée, une quinzaine d'éditeurs ont programmé analyses (notamment Le tsunami arabe, Fayard ; Le sens des révolutions arabes, L'Atelier ; Le réveil de l'histoire, Nouvelles Editions lignes ; Les révoltes dans les pays arabes : géopolitique et enjeux, Studyrama) et témoignages (Azyz Amami, Carnets de révolution, Max Milo ; Mohamed el-Fathy, Egypte, récits vécus d'une révolution, Textuel) des révolutions qui ont marqué le début de 2011. Pour montrer qu'il n'est pas une courge, Bernard-Henri Lévy publie son Journal d'un écrivain au temps de la guerre de Libye (Grasset), qui démarre par une expédition à Tobrouk dans un camion de légumes. Avant même cet épisode, La Découverte avait de toute façon programmé Le nouveau b.a.-ba du BHL, "édition revue et augmentée" d'une "enquête sur le plus grand intellectuel français" publiée en 2004, sous la plume de Jade Lindgaard et Xavier de La Porte.

IL Y A 10 ANS : D'UN 11 SEPTEMBRE À L'AUTRE

Photo DR

Une douzaine de titres tenteront d'émerger dans la foire d'empoigne médiatique qui bouillonnera autour de la commémoration des attentats commis le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis : les auteurs devront payer de leur personne à la radio ou sur les plateaux de télévision, ou dans des interviews avec la presse écrite. Fayard annonce un travail de trois ans réalisé par Fabrizio Calvi (11-Septembre : la contre-enquête), qui va chercher l'origine de ces attaques dans les années 1990 ; Nicole Bacharan et Dominique Simonnet ont recoupé des milliers de témoignages pour 11-Septembre : le jour du chaos, un récit "minute par minute" publié chez Perrin ; François Bringer s'intéresse à Ces agents qu'on a fait taire, alors qu'ils avaient connaissance d'éléments troublants (Toucan) et Jean-Eric Perrin rassemble des destins individuels (Histoires du 11-Septembre, Fetjaine). D'autres éditeurs insistent sur la part d'inconnu qui entoure encore cet événement disséqué dans tous les sens : 11 questions sur le 11-Septembre (Mehdi Ba, Gawsewitch) ; Les 11 énigmes du 11-Septembre, (Richard Labévière, Nouveau Monde éditions). Si l'attentat avait été commis le 1er du mois, les explications auraient été plus simples, sauf chez Xenia, qui énumère une incompressible liste de 101 bonnes questions sur le 11-Septembre (collectif). Quelques maisons ont choisi un traitement en illustrations (NYC 11-Septembre : entre vitalité et devoir de mémoire, Dominique Frémont, Du May ; 11-Septembre New York, Jean-Michel Turpin, Jean-Christophe Rufin, La Martinière styles ; Onde de choc, 2001-2011 : 11-Septembre 10 ans plus tard en 150 dessins, Nicolas Vadot, Renaissance du livre). Dans la même thématique, quelques titres décortiquent le phénomène terroriste, dont trois font référence à l'ex-chef d'Al-Qaida (L'après-Ben Laden : l'ennemi sans visage, Barthélémy Courmont, Bourin éditeur ; Le monde après Ben Laden, Alexandre Adler, Grasset ; Demain, les guerres : après Oussama Ben Laden, Xavier Raufer, Plon). Chez Flammarion, Michaël Prazan prend du recul avec Une histoire du terrorisme, 1945-2011.

L'ÉDITION SE PENCHE SUR ELLE-MÊME

Photo OLIVIER DION

La grande messe annuelle de la rentrée littéraire est aussi l'occasion pour l'édition de se pencher sur elle-même, sans perdre pour autant l'équilibre au vu du ton mesuré des analyses annoncées : Christian Robin, spécialiste de l'économie du secteur, fait le point sur Les livres dans l'univers numérique (La Documentation française ; voir aussi Décryptage, p. 22). D'abord publiés sous forme d'ebooks, deux essais reviennent en papier : Alain Pierrot et Jean Sarzana détaillent leurs Impressions numériques (Cerf, voir LH 872) ; François Bon, auteur et fondateur des éditions numériques Publie.net, explique ce que sera l'édition Après le livre (Seuil). S'il donne en plus l'infaillible recette des succès qu'il évoque, Frédéric Rouvillois devrait vendre en masse chez les éditeurs son Histoire des best-sellers (Flammarion). Mais chacun sait que les variations de fortunes sont au coeur de la vie des maisons vouées au livre, comme l'expliquent Matthieu Letourneux et Jean-Yves Mollier dans La librairie Tallandier (1870-2000) : histoire d'un éditeur populaire (Nouveau Monde éditions). Tout ce qui précède ne relève toutefois que de l'aimable propos pour Thierry Discepolo, responsable d'Agone et qui publie chez lui une intransigeante mise en cause : La trahison des éditeurs. Plus léger, Pierre Lepape, brosse Une histoire des romans d'amour (Seuil ; voir aussi Avant-critiques p. 68).

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