Alors que Livres Hebdo célébrait en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.
Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Émile Bravo, auteur et illustrateur d’une série Spirou depuis 2018.
« On risque pas de manquer d’auteurs »
« Dans cinq ans ? En ce qui me concerne, pas grand-chose aura changé car cinq ans, c’est demain ! Pour la BD, c’est un peu pareil. D’une certaine manière, elle n’en est qu’à ses balbutiements. Cela fait peu de temps qu’on a compris que le dessin n’est qu’un outil et que ce dont on a besoin, ce sont des auteurs. La bonne nouvelle c’est que des auteurs, au vu de ce qui se passe dans le monde, on ne risque pas d’en manquer puisque plus les choses vont mal, plus ils ont envie de parler et de raconter. Je ne me fais donc pas de soucis pour la BD par contre, est-ce que dans cinq ans les gens continueront à lire ? Ça, c’est une vraie question… »