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Il affirme que son dernier roman, Rien ne nous séparera, paru le 3 février chez Plon, est « quasiment introuvable en librairie. » En conflit ouvert avec sa maison d’édition, l’auteur Thierry Cohen a donc décidé d’en brûler un exemplaire et de diffuser la vidéo sur sa page LinkedIn. Le bad buzz survient après des années de dégradation des relations entre l’écrivain et Plon : dans la vidéo, Thierry Cohen reproche à son éditeur d’avoir déjà « complètement foiré » la sortie de ses deux romans précédents.

« La première fois, ils avaient sorti mon roman L’académie des âmes abîmées en littérature générale, alors qu’il s’agissait d’un roman jeunesse et ils avaient oublié, m’ont-ils dit, le plan de promo qu’ils s’étaient engagés par écrit à lancer », détaille-t-il. Le roman suivant Et puis, au pire on s’aimera, paru en 2020, aurait quant à lui pâti de la crise sanitaire.

Thierry Cohen explique alors avoir voulu quitter Plon pour son nouveau roman Rien ne nous séparera, mais s’être laissé convaincre de rester par la nouvelle directrice générale de Plon, Céline Thoulouze, qui a pris ses fonctions en novembre 2020. « Elle m’a dit avoir été totalement séduite par le manuscrit et m’a demandé de rester en s’engageant à le défendre, à racheter les erreurs commises par ses prédécesseurs », se remémore Thierry Cohen.

Plon dément 

Mais rien ne s’est passé comme attendu selon l’écrivain, qui s’agace de n’avoir rencontré Céline Thoulouze qu’une seule fois et de ne lui avoir parlé qu’à deux reprises au téléphone. Surtout, Thierry Cohen reproche une sortie en catimini de Rien ne nous séparera, qui ne serait disponible que dans « sept librairies sur 200 à Paris et en région parisienne ». Inacceptable pour cet habitué des bonnes mises en place et des ventes confortables. Outre son best-seller J’aurais préféré vivre (Plon, 2007), écoulé à plus de 100 000 exemplaires, Thierry Cohen a publié neuf autres romans qui ont régulièrement dépassé les 10 000 exemplaires vendus.

Interrogé par Livres Hebdo, Plon dément toute négligence dans la promotion et la mise en place de Rien ne nous séparera. Alors même que Céline Thoulouze est actuellement en congé maternité, la maison d’édition du groupe Editis explique que « toute l’équipe Plon continue d’être engagée, organisée et mobilisée pour ses auteurs, en lien régulier avec chacun. »

Selon Plon, le roman est diffusé dans 150 points de ventes en Île-de-France, dont 70 librairies et 42 points de vente à Paris. Plon rappelle également que le titre est sélectionné pour le prix Evok et le prix de la 25e heure et qu’il fait l’objet de prospections à l’étranger et pour d’autres cessions de droits.

Double gouvernance  

En réalité, l’écrivain, qui pointe également des problèmes de couvertures différentes sur des sites de librairies en ligne, pourrait avoir fait les frais de la crise de gouvernance que traversent les éditions Plon depuis près d’un an. Si Céline Thoulouze a bien été nommée directrice générale en novembre 2020, sa position a paru fragilisée par l’arrivée de Lise Boëll au même poste en octobre 2021. Un temps annoncée directrice générale adjointe en charge de la fiction, Céline Thoulouze a finalement été confirmée dans ses fonctions deux mois plus tard après que Lise Boëll a été accusée de harcèlement au travail.

Depuis, les deux éditrices cohabitent au sein de Plon, gérant chacune leurs équipes et leurs auteurs. Une configuration atypique qui n’empêche pas l’éditeur de fonctionner normalement, assure le service communication d’Editis : « La maison Plon a publié récemment de nombreux succès sur la période et accompagné nombre d’auteurs qui s’en réjouissent comme Karine Giébel, Richard Collasse, Christophe Beaugrand, Francis Huster ou encore Thierry Beccaro. »

 

 

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