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Plon : un fauteuil pour deux

Cécile Thoulouze - Photo Olivier Dion

Plon : un fauteuil pour deux

Après avoir été rétrogradée cet automne, Céline Thoulouze a récupéré son poste de directrice générale de Plon, en partage avec Lise Boëll. Sous le coup d’une enquête interne dont les résultats sont attendus pour janvier, l’avenir de Lise Boëll est plus incertain que jamais.

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Par Charles Knappek
Créé le 23.12.2021 à 17h00

Un fauteuil pour deux, mais pour combien de temps ? Dans un communiqué, le groupe Editis a annoncé le 21 décembre la nomination de Céline Thoulouze comme directrice générale de Plon, aux côtés de Lise Boëll, qui occupe le poste depuis octobre dernier.

Statutairement, il s’agit en réalité d’un retour au statu quo ante pour Céline Thoulouze. Passée par Belfond et Univers Poche, l’éditrice avait été nommée une première fois à l’automne 2020 à la tête de Plon, avant d’être contrainte de céder sa place suite à l’entrée en fonction de Lise Boëll en octobre 2021.

Lise Boëll, ancienne éditrice d’Éric Zemmour et démissionnaire d’Albin Michel en juillet dernier, était arrivée avec armes et bagages chez Plon, flanquée de deux de ses fidèles : son ancienne assistante et directrice éditoriale Estelle Cerutti, et l’ex-directeur marketing, Mickaël Palvin. Céline Thoulouze avait de son côté été rétrogradée au poste de directrice générale adjointe chargée de la fiction.

Ce bouleversement de l’organigramme a cependant occasionné un « malaise général » au sein des équipes de Plon, au point de conduire la maison-mère Editis à diligenter, sur demande du CHSCT, une enquête interne. Menée par un cabinet indépendant, cette enquête a déjà permis d’auditionner cette semaine une bonne moitié des salariés, rapporte une source anonyme chez Plon. Les auditions s’achèveront « tout début janvier » et pourraient sceller le sort de Lise Boëll.

Connue pour être « l’éditrice des réacs », ainsi que l’a portraiturée Le Monde dans un article récent, Lise Boëll est en effet loin de faire l’unanimité parmi ses équipes. Un article de Mediapart confirmant les rumeurs selon lesquelles son adjoint Mickaël Palvin avait été licencié pour faute grave par Albin Michel en février 2021 l’a un peu plus fragilisée. Mediapart rapporte que l’homme avait été accusé de harcèlement par une dizaine de femmes.

Prenant acte de cette information, Editis a réagi par la mise à pied, début décembre, de Mickaël Palvin. Lise Boëll et Estelle Cerutti qui restent, pour leur part, salariées, sont toujours sous le coup de l’enquête interne et en attendent les résultats, en janvier.

D’un point de vue opérationnel, les deux directrices générales n’ont guère d’échange en interne. Céline Thoulouze et Lise Boëll travaillent chacune auprès de leurs auteurs.

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