Cinéma

Endoctrinement et brutalisme dans les salles

Dans "L'adieu à la nuit", Catherine Deneuve incarne une grand-mère confrontée à la radicalisation religieuse de son petit-fils venu lui rendre visite - Photo Curiosa Films – Bellini Films – Arte France Cinema – ZDFArte – Legato Films – Films Boutique

Endoctrinement et brutalisme dans les salles

Au cinéma cette semaine, mercredi 24 avril, André Téchiné suit le parcours d’un aspirant djihadiste, la saga Avengers se termine et l'œuvre de Le Corbusier est racontée par ceux qui ont habité ses immeubles.

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Par Nicolas Turcev,
Créé le 23.04.2019 à 18h00

Cette semaine en salles, André Téchiné explore le phénomène de la radicalisation religieuse dans L’adieu à la nuit. Catherine Deneuve incarne Muriel, la grand-mère d’Alex (Kacey Mottet Klein), venu passer quelques jours dans la demeure familiale avant son départ au Canada. Ou presque. En réalité, le jeune se prépare à partir en Syrie, où il espère rejoindre les forces djihadistes qui occupent une partie du pays.
 
Le récit s’inspire librement des témoignages de Français partis faire le djihad contenus dans le livre Les Français jihadistes du journaliste David Thomson (Les Arènes, 2014), prix Albert Londres pour Les revenants (Seuil, 2016), un ouvrage similaire. "Ça m’intéressait de voir si on pouvait incarner ces paroles en mettant en scène des acteurs, si on pouvait transformer ce matériau de reportage en matière de cinéma," indique André Téchiné dans un entretien accordé à Franceinfo.
 
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 et la montée en puissance de l’organisation de l’Etat islamique (Daech), les livres de journalistes traitant de l’exode des jeunes Français endoctrinés se multiplient : Jihad Academy de Nicolas Hénin (Fayard, 2015), Pourquoi ils font le djihad de Jean-Paul Ney (Rocher, 2015), ou encore Dans la peau d’une djihadiste d’Anna Erelle (Robert Laffont, 2015). Chez le même éditeur, la djihadiste repentie Sophie Kasiki a fait paraître son histoire, Dans la nuit de Daech. La collaboratrice au Parlement européen Alexandra Gil s’est, de son côté, intéressée aux témoignages des mères de djihadistes européens dans Mon fils, ce djihadiste (City, 2018).
 
Urbanisme
 
Le documentariste Gilles Coudert se penche, lui, sur l’une des plus grandes figures de l’architecture moderne dans L’esprit Le Corbusier. Raconté par le réalisateur et comédien Charles Berling, ce moyen-métrage esquisse un portrait du père du brutalisme à travers les témoignages croisés des habitants des ensembles qu'il a bâtis, de créateurs contemporains et d'historiens.
 
Cette année, les constructions et la vision de l’urbaniste occupent une place importante dans plusieurs romans et livres témoignages, déjà publiés ou à paraître : L’odeur de chlore d’Irma Pelatan (La contre-allée, mars 2019), Les maisons de mon père d’Odette Rottier (B2, à paraitre) et Sous la colline de Sabrina Calvo (Libretto, édition poche). Phaidon a publié en février une biographie en images du personnage, Le Corbusier, le grand, tandis que Points prépare la sortie d'un livre portrait, Un Corbusier de François Chaslin, prévue pour le 6 juin.

Superhéros et héros du quotidien

Au rayon blockbuster, la saga Avengers, tirée des comics de Marvel, arrive à son terme avec la sortie du quatrième opus, Avengers : Endgame des frères Russo. Captain America (Chris Evans), Iron Man (Robert Downey Jr) et Black Widow (Scarlet Johansson) sont rejoints par Captain Marvel (Brie Larson) pour tenter de vaincre définitivement Thanos (Josh Brolin), le principal antagoniste de la série. Panini Comics a publié le 19 avril Avengers : Endgame – le prologue du film qui récapitule les événements du troisième épisode Avengers : Infinity War, lors duquel les superhéros se confrontent pour la première fois à leur Némésis.
 
Enfin, le cinéaste israélien spécialiste du Moyen-Orient Amos Gitaï pose une nouvelle fois sa caméra en terre sainte dans Un tramway à Jérusalem. Film mosaïque et tranche de vie, cette comédie dramatique présentée l'an dernier à la Mostra de Venise suit la vie quotidienne de quelques passagers qui empruntent le tramway à Jérusalem. Le jour de sa sortie, mercredi 24 avril, Amos Gitaï fait paraître La caméra est une sorte de fétiche : filmer au Moyen-Orient (Fayard), un essai explicatif sur son œuvre et la manière dont elle tente de rendre compte des souffrances et des aspirations des peuples du Levant.

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