Incendie à Richelieu, lancement d’un site syndical avec pétition contre la « dérive mercantile » de la BNF (www.sauvons-bnf.fr), résultats mitigés dans le rapport d’activité 2012…, l’été n’a pas été de tout repos pour la BNF. Appelée à l’aube le 5 août sur le site Richelieu où un départ d’incendie était en train d’être maîtrisé par les pompiers, la directrice générale, Jacqueline Sanson, a pu constater avec soulagement que l’incendie était circonscrit dans une zone de désamiantage, bien loin des collections. «Cet incendie ne devrait pas avoir d’incidence sur l’avancement des travaux qui se termineront en 2015 », déclare-t-elle à Livres Hebdo, le vaste chantier ayant déjà pris près d’une année de retard à cause de la découverte d’amiante en 2012.
Rendu public le 12 août, le rapport d’activité 2012 révèle une année difficile sur le plan financier (l’exercice s’achève avec une perte de 6,6 millions d’euros) mais un beau succès pour la bibliothèque numérique Gallica (+ 16 % d’internautes), ainsi qu’un attrait toujours plus grand du public pour les expositions. En revanche, et malgré une stabilité de la fréquentation des salles de lecture sur l’ensemble des sites (930 000 lecteurs sur l’année), l’érosion de la fréquentation des salles du haut-de-jardin continue avec un nouveau recul de 2 % des ventes de cartes annuelles (28 723 cartes vendues en 2012). En hausse : la vente d’entrées journalières (+ 4 %) et la fréquentation hors des salles de lecture depuis l’installation du Wi-Fi et de places de travail dans le hall et les couloirs. « Pour mieux accueillir le public, commente Jacqueline Sanson, nous commençons dans quelques mois une réorganisation des salles du haut-de-jardin avec notamment une grande salle de la presse, des pôles thématiques et un nouveau café. »
La bibliothèque de recherche (rez-de-jardin) affiche quant à elle une stabilité (28 342 cartes annuelles vendues) avec une bonne performance cet été puisque le 13 août s’est révélé le troisième jour de plus forte fréquentation de l’année (1 400 lecteurs). La communication des documents est en baisse (- 5 % par rapport à 2011 et - 10 % par rapport 2010). « Nous enregistrons trois documents par lecteur en moyenne, constate Jacqueline Sanson, contre 3,2 et 3,4 pour les années précédentes. Mais c’est un résultat plus que convenable, estime-t-elle, si l’on compare avec les 3,5 documents par lecteur de l’ancienne BN où il n’y avait ni livre en accès direct ni Internet… »
Quant à l’épineux sujet du partenariat public-privé (la nouvelle entrée sur le site de Tolbiac avec la société MK2 et la numérisation de livres et de disques avec Proquest), il constitue l’une des préoccupations majeures du site de la FSU (Fédération syndicale unitaire) qui veut sauver cet «outil démocratique et d’émancipation qui se trouve aujourd’hui soumis à des intérêts privés au détriment des lecteurs et des usagers». Pour Jaqueline Sanson, ces partenariats avec le privé sont au contraire une chance pour développer plus rapidement les services de la BNF «et ne se substituent en aucun cas aux programmes de numérisation en cours ». Laurence Santantonios
