Frédéric Mitterrand encourage les éditeurs à s'entendre face à Amazon

le ministre de la Culture dans son bureau rue de Valois © Olivier Dion

Frédéric Mitterrand encourage les éditeurs à s'entendre face à Amazon

Le ministre de la Culture a exhorté les éditeurs français à parler d'une seule voix avec le cybermarchand Amazon, qui souhaite commercialiser leurs livres numériques.

Par Hervé Hugueny,
avec hh, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h52

Frédéric Mitterrand, en déplacement en Californie depuis jeudi pour rencontrer les géants américains de l'internet et des industries culturelles, a visité la Silicon Valley, le foyer mondial de la haute technologie, et s'est notamment entretenu avec les dirigeants d'Amazon, Apple et Google.

Dans les négociations qui doivent s'ouvrir prochainement entre les éditeurs français et Amazon, qui souhaite avoir accès aux catalogues français de livres numériques pour alimenter son terminal de lecture électronique Kindle, Frédéric Mitterrand a exhorté le monde de l'édition à parler d'une seule voix. Si les éditeurs abordent les négociations “séparément, dans le désordre et dans un climat de rivalité permanente et de concurrence”, Amazon “aura tendance à leur dicter assez rapidement sa loi”, a-t-il déclaré lors d'un entretien avec des journalistes.

En revanche, “s'ils établissent des règles communes, s'ils défendent le prix unique du livre, par exemple”, ce sera “très bien, il y aura une manière supplémentaire d'appréhender la lecture et c'est tant mieux”, a-t-il dit. Le ministre a précisé que “sur le plan des accords individuels, le gouvernement n'a pas à intervenir, car il deviendrait liberticide. En revanche, ce qu'il peut faire, c'est avertir les éditeurs, les rassembler, les inciter à se mettre d'accord”.

Du 2 au 7 mars dernier, cinq groupes d'édition français et le SNE ont été inspectés par plusieurs dizaines d'agents de la DG concurrence de la Commission européenne, qui soupçonne un cartel dans le marché du livre numérique. Les professionnels du livre avaient regretté le silence du ministère de la Culture à propos de cette enquête, qu'ils jugent totalement disproportionnée dans ses moyens et incompréhensible dans sa finalité.

“Je ne pense pas du tout que nous soyons dans une zone de conflit ou dans une zone de difficultés entre l'Etat français et les principaux partenaires et acteurs. Mais nous sommes en revanche dans une situation générale qui impose un certain nombre de principes à respecter”,
a ajouté le ministre.

Frédéric Mitterrand a cité en exemple l'accord passé l'an dernier entre Google et Hachette, qu'il avait d'abord accueilli fraîchement. “Finalement, nous sommes arrivés à un accord excellent, je crois, et qui sera sans doute étendu à d'autres éditeurs. Nous ne serions pas arrivés à cet accord si nous n'avions pas, nous le gouvernement, posé un certain nombre de principes au départ”, a-t-il assuré.
15.04 2015

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