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Gibert envisage sa restructuration dès 2021

La librairie Gibert Jeune située Boulevard Saint-Denis à Paris - Photo Olivier Dion

Gibert envisage sa restructuration dès 2021

Alors que les représentants du personnel de Gibert Joseph Paris enclenchent une procédure de demande de reconnaissance d’une Unité économique et sociale (UES) pour le groupe, les inquiétudes pèsent sur Gibert Jeune.

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Par Cécile Charonnat,
Créé le 18.11.2020 à 10h54

Après les remous provoqués par la liquidation de trois magasins Gibert Joseph au printemps et la cession d'un magasin parisien cet été, le groupe Gibert, qui comprend également les magasins Gibert Jeune, les sites Internet de chaque enseigne, un service support informatique et un entrepôt logistique, fait face à de nouvelles vagues.

A la demande des représentants du personnel de Gibert Joseph Paris, une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE) se tiendra aujourd'hui, vendredi 13 novembre. A l’ordre du jour, la demande d’accord sur la mise en place d’une Unité économique et sociale (UES) pour l’ensemble du groupe Gibert.

Réduire la voilure

"Aujourd’hui, nous considérons que nous sommes dans un établissement familial à établissements multiples. L’ensemble des décisions, économiques et sociales, est centralisé et ne justifie plus cette division artificielle en entités juridiquement indépendantes", plaide Rémy Frey, délégué CGT de Gibert Joseph Paris et membre du CSE. L’obtention d’une UES impliquerait notamment la possibilité de négociations plus larges, "par exemple dans le cadre d’un éventuel plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)", précise le délégué syndical.

Si cette revendication est un vieux sujet chez Gibert, elle prend une connotation particulière alors que se dessine une profonde restructuration de l’offre, notamment pour Gibert Jeune. La configuration actuelle des magasins Jeune et Joseph concentrés autour de la place et du boulevard Saint-Michel n’est plus tenable. La "désaffection de la Place Saint-Michel que la crise sanitaire a accentuée", pointe Marc Bittoré, président de Gibert Joseph Paris, accélère la nécessité de "réduire la voilure" sur ce périmètre surdimensionné commercialement, en particulier chez Gibert Jeune.

Des librairies de proximité

Sans quitter totalement ce lieu symbolique, l’enseigne projette de se redéployer dans Paris et la petite couronne avec des structures plus petites, proches d’une librairie de quartier, qui emploieraient trois à quatre libraires et dans laquelle l’occasion ne trouverait plus sa place. La stratégie, annoncée au printemps par la direction de groupe Gibert, pourrait se mettre en place dès le début de 2021. Une dizaine de ces magasins de proximité pourraient voir le jour, qui ne permettront toutefois pas de conserver l’ensemble des salariés qui officient aujourd’hui autour de la place Saint-Michel.

Reconnaissant l’inquiétude légitime dans les rangs des employés, Marc Bittoré tient toutefois à se montrer rassurant. "Chez Joseph, aucun mouvement n’est à redouter, notamment en province où ce deuxième confinement peut poser question. Pour Gibert Jeune, nous devons encore avancer dans la réflexion mais ce qui est sûr c’est que pour durer nous devons nous réinventer."

Avec 46,37 millions d'euros de ventes en 2019, Gibert Joseph Paris à Saint-Michel est la plus importante librairie de France, selon le classement annuel Livres Hebdo, tandis que Gibert Jeune rive gauche, dans le même périmètre géographique, est 5e (14,13 millions d'euros en 2019). Ces deux entités ont vu baisser leur chiffre d'affaires cumulé de plus de 3 millions d'euros en un an.

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