Les 16 salariés que comptent encore Grangier, au chômage technique depuis début août, ont dû lâcher un « ouf » de soulagement lorsqu'ils ont appris la nouvelle. Ils vont pouvoir reprendre très rapidement le travail.

Fermée depuis le 16 mai et dans l'incertitude la plus totale depuis fin juillet et l'abandon du projet de reprise mené par le libraire breton Charles Kermarec, la plus grande librairie dijonnaise rouvrira ses portes dans la deuxième quinzaine d'octobre.

Simone Hisler, patronne de 4 librairies, deux généralistes et deux spécialisées en BD réparties entre Metz et Thionville, a effectivement signé en fin de semaine dernière un compromis de vente avec Jean-Jacques Schaer, propriétaire de Grangier.

Estimant qu'il est trop tôt pour lever le voile sur l'ensemble de son projet, la libraire s'attelle pour le moment à reconstituer équipe et stock. Alors sûr de son fait, Charles Kermarec avait en effet fait vider les 80 000 références peu après la fermeture de Grangier. Désormais, « tout est à refaire, c'est presque comme une création », précise Simone Hisler, qui prévoit également d'embaucher 6 à 7 personnes supplémentaires.

Sur les rangs depuis le mois d'août, elle a bénéficié tout au long du processus de reprise du soutien de la préfecture de Bourgogne, de la ville de Dijon, de la communauté d'agglomération le Grand Dijon et de la Région.

François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, qui a annoncé la nouvelle lundi 24 septembre, s'en est réjoui devant les caméras de France 3. « C'est très symbolique. La librairie Grangier est la première de Bourgogne par son importance. On avait eu tellement de mal à transformer ce bâtiment en une librairie il y a 12 ans qu'il n'était pas possible de la laisser tomber. Et puis une librairie qui ferme, pour moi, c'est vraiment un crève-coeur. »

Grangier, 29^e de notre classement des 400 premières librairies de France, occupe 1 000 m2 sur quatre niveaux et a dégagé en 2011 un CA de 4.5 millions d'euros.