Je me souviens que Pierre Marchand nous lançait des défis : il nous faisait traverser les bordels près de la gare, où seuls sont admis les hommes, en courant pour éviter de se faire attraper. Il y avait Pierre Marchand, David Campbell d’Everyman, et John Clemente de Moonlight. Viviane Abel et moi relevions le gant. Aujourd’hui ces établissements n’existent plus. Il y avait aussi une boîte avec des Tyroliens en culotte de peau qui chantaient dans un décor avec des vaches. La salle était immense, sur deux étages, et on pouvait se téléphoner d’un étage à l’autre - c’était avant l’invention des téléphones portables -, si bien que certains messieurs en profitaient pour draguer les dames des autres tables. On prenait des verres, tout le monde dansait. C’était délirant, très kitch. C’était la vie nocturne de Francfort.

Le côté très festif de Francfort n’existe plus, la foire est devenue très sérieuse et très professionnelle. Je me souviens de l’effervescence autour de Jean-Loup Chiflet : nous attendions tous avec impatience de voir ce qu’il avait imaginé pour Francfort, notamment son jeu de l’oie. Il y a un vrai contraste entre cette époque et ce qu’on vit aujourd’hui avec des stands comme celui de Random House et ses cent soixante tables occupées par des commerciaux. C. C.

06.10 2017

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