Maghreb

La mise à l’honneur du Maroc à Livre Paris est l’occasion de s’intéresser à son très jeune marché du livre et à ses acteurs. Pour mieux comprendre cette poignée de professionnels dynamiques qui pâtissent de l’absence d’une réelle politique de distribution couvrant le territoire national, le Bureau international de l’édition (Bief) a édité un numéro spécial de sa Lettre et organisé le 22 mars une journée professionnelle réunissant une vingtaine d’éditeurs marocains et leurs confrères français.

Il existe au Maroc très peu de données économiques sur l’édition. D’après les sources gouvernementales, elle aurait totalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 3 756 millions de dirhams (dh), soit 352 millions d’euros. La dépense annuelle moyenne par habitant en livres serait de 1 dh (10 centimes d’euros), sachant que le taux d’analphabétisation est de 29 %.

S’il y a trente ans les éditions en langue arabe représentaient un peu plus de la moitié du marché des livres publiés, la place qu’elles occupent aujourd’hui (82,5 % selon les données de la Fondation du Roi Abdul-Aziz) a pour principale explication l’accroissement du nombre d’étudiants dans des universités, dont l’enseignement a été arabisé. Ces statistiques ne concernent que la littérature et les sciences humaines et sociales, domaines dans lesquels 386 traductions en arabe ont été publiées depuis 2012.

L’étude de la Fondation du Roi Abdul-Aziz fait état d’une multiplication par dix du nombre d’éditeurs professionnels en trente ans. Pour 2015-2016, elle a recensé 308 éditeurs produisant 74 % des ouvrages édités. Plusieurs sont déjà bien connus en France comme Le Fennec, Toubkal, La Croisée des chemins, Sirocco, Yomad ou Centre culturel arabe. D’autant que certains sont diffusés et distribués en France via L’Oiseau indigo, Pollen ou Sofiadis.

Le prix moyen du livre marocain serait de 61,1 dh (5,70 euros). Si l’exportation de livres de la France vers le Maroc reste soutenue, représentant 17,5 millions d’euros en 2016, elle s’effrite. Les éditeurs souhaitent favoriser les achats de droits afin de permettre une mise en adéquation du prix du livre avec le pouvoir d’achat marocain. Anne-Laure Walter

24.03 2017

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