Alors que Livres Hebdo célèbre en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.
Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Jean-Christophe Lacas, directeur du réseau des médiathèques et chef de projet Médiathèque Intercommunale entre Dore et Allier :
« J’aimerais que nous jouions encore plus les intermédiaires entre l’information et le public »
« Avant de parler de l’“après” tiers-lieu, il faudrait déjà qu’il advienne ! Cette évolution est nécessaire dans tous les territoires où les services publics disparaissent : la bibliothèque embrasse une dimension sociale, devient un espace d’accueil pour tout renseignement, là où le bureau de poste a fermé. Les bibliothécaires n’“enseignent” plus des collections, mais accompagnent toute demande d’information, même si nous n’avons pas réponse à tout. Des facilitateurs, des catalyseurs, des médiateurs, nous l’avons toujours été.
Mais j’aimerais que nous jouions encore plus les intermédiaires entre l’information et le public, lequel peut avoir du mal à se repérer dans la masse d’informations qui arrivent de toutes parts. Le bibliothécaire n’est plus le seul à donner accès à l’information, mais ses conseils sont indispensables. Lire Critique de la raison pure d’Emmanuel Kant, par exemple ! »