Jorge Semprun : “Le travail de Yannick Haenel sur Jan Karski m'a convaincu”

Jorge Semprun

Jorge Semprun : “Le travail de Yannick Haenel sur Jan Karski m'a convaincu”

Dans un entretien à paraître vendredi 5 février dans Livres Hebdo, l'auteur de L'écriture ou la vie affirme que seule la littérature peut rendre la mémoire vivante.

Par Christine Ferrand,
avec cf Créé le 15.04.2015 à 22h43

“Il y a des histoires que seuls des écrivains peuvent transmettre”, assure Jorge Semprun dans l'entretien qu'il a accordé à Livres Hebdo du vendredi 5 février à l'occasion de la parution, le 24 février chez Climats, du recueil d'une vingtaine de ses essais réunis sous le titre Une tombe aux creux des nuages.

Revenant sur l'histoire intellectuelle de l'Europe, l'auteur de L'écriture ou la vie explique que les écrivains, et singulièrement les romanciers, ont un rôle irremplaçable pour “penser” le continent et transmettre sa mémoire.

A propos du conflit qui oppose Claude Lanzmann et Yannick Haenel, Jorge Semprun estime que Yannick Haenel est “dans la lignée de ces jeunes écrivains qui s'attaquent à des sujets difficiles, essentiels, comme Jonathan Littell avec Les Bienveillantes.

“A-t-on le droit de parler de la Shoah dans un roman ? Oui. A-t-on le droit de parler de la Shoah si on n'est pas Claude Lanzmann ? Oui”, souligne l'écrivain, avant de préciser que “le travail de Yannick Haenel sur Jan Karski [l]'a convaincu”.

“L'expérience des camps est une expérience singulière,
ajoute Jorge Semprun. En faire un sujet de roman requiert des précautions d'usage, mais je reste persuadé que seule la littérature peut endosser cette mémoire à l'adresse des générations suivantes et la rendre vivante.”

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