Knol n'a plus qu'à se faire connaître…

Portail Knol

Knol n'a plus qu'à se faire connaître…

Google lance son encyclopédie contributive en ligne. Le modèle économique repose sur la publicité. Le modèle éditorial semble plus confus.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 21h52

Wikipédia - 10 millions d'articles, 255 langues - est censé trembler depuis la semaine dernière… Le géant de l'internet Google a lancé, relativement discrètement, Knol, son encyclopédie contributive. La marque est une contraction du mot 'Knowledge', c'est-à-dire la connaissance.

Google veut déjà en faire un nom commun. Après tout, le citoyen « googuelise » tout et rien grâce à Google Earth, Google Search, … Le site annonce donc que « Knol » est « unité de la connaissance » et qu'un « Knol » (qui se prononce « ‘nol » en anglais) est un article autorisé à propos d'un sujet spécifique. Le tout est de savoir si l'internaute sera prêt à « knoler » et ainsi donner à Google un avantage quasiment monopolistique sur Internet.

Annoncé il y a quelques mois, le projet Knol est surtout là pour augmenter le nombre de pages lues sur les sites de Google. La déperdition des clics vers Wikipédia semblait suffisamment importante pour être prise au sérieuse. Car Knol, contrairement à Wikipédia, accueille de la publicité. Chaque page lue est donc, potentiellement, un clic monnayable. L'auteur de la page autorisera ou pas l'affichage de la publicité sur son article, auquel cas il percevra une partie des revenus.

Encore trop peu de contenus pour que Google l'insère dans son menu de navigation

Cependant, Knol se différencie aussi par le contenu éditorial. Un même sujet peut ainsi accueillir plusieurs articles, qui se rapprochent plus d'une analyse ou d'une opinion que d'un format purement factuel. Ainsi pour Harry Potter, il y a (déjà) cinq pages différentes. Cela rend le portail assez confus et aussi mal hiérarchisé qu'une recherche simple sur … Google.

En fait Knol, avec ses auteurs identifiés et même photographiés, se rapproche davantage de la revue thématique, compilant différents points de vue. Une manière d'obliger à responsabiliser les auteurs et surtout une façon de vérifier la fiabilité de l'information. Cela ne permet cependant pas une mise en perspective autour d'un sujet.

Mais ce que craignent les internautes c'est avant tout la distorsion de concurrence. Google ne va-t-il pas favoriser Knol au détriment des autres encyclopédies dans son moteur de recherche ?

Pour l'instant, il y a peu de risque puisque Knol dispose de peu de contenu. Il n'y a toujours rien sur des auteurs comme Stephenie Meyer ou sur la littérature américaine. En revanche l'unique article sur Shakespeare, en espagnol !, a les allures d'une page Wikipédia…

15.04 2015

Les dernières
actualités