Disparition

De nombreuses personnalités politiques et du monde de l’édition saluent la mémoire de Jean d’Ormesson, emporté par une crise cardiaque dans la nuit du 4 au 5 décembre. Voici une sélection non exhaustive des réactions qu'a suscitée la disparition de l'Académicien.
 
Dans un tweet, Emmanuel Macron rend hommage au "prince des lettres”. "Jean d’Ormesson, c’était aussi cet œil vif, ce verbe allègre, cette légèreté libre et ce charme incomparable que les Français aimaient tant à la radio et à la télévision", a ajouté le président de la République dans un communiqué.
Françoise Nyssen se souvient de cet "amoureux de la littérature".
Sur BFMTV, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture de 2009 à 2012, pleure cette "très grande perte”. "C'est un pan de la littérature française qui disparaît. Il a fait pour la lecture en France un travail fantastique. Il l’a rendue proche. Il donnait envie de lire même à des gens qui ne lisaient pas. C’est un magnifique héritage qu’il nous laisse”, a-t-il déclaré.
 
Jack Lang, ministre de l'Education nationale et de la Culture en 1992 et 1993, a appris la nouvelle sur RTL. "Hier soir, avec quelques amis, nous parlions encore de lui comme l’une des personnes qui, malgré l’âge, restait vif, élégant, combattif, continuait à écrire, à être. Il est, Jean d’Ormesson, indépendamment de son œuvre littéraire ou de ses combats journalistiques, il est un exemple pour nous tous. Cette capacité qu’il avait à aimer la vie avec gourmandise ; Il était un gourmand de la vie. […] Jean d’Ormesson était la juvénilité même et chaque chose, l’art, la politique, la vie le portait vers l’enthousiasme… Il avait une révolte de jeune homme, il était resté jeune homme jusqu’au bout."
 
Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon avoue avoir eu des différents avec Jean d'Ormesson et anticipe déjà l'ennui suite à sa disparition.
François Bayrou salue "l'amour sans mesure pour la vie” de l'Académicien.
Le monde de l'édition célèbre aussi l'Immortel. "Il était doué pour le bonheur. Il tenait, par pudeur, les effusions à distance. La souffrance, morale ou physique, ne se disait pas. On le croyait léger, il était juste élégant. Il n’allait pas embêter le monde avec ses doutes, ses gouffres, ses angoisses. […]Aujourd’hui, nous pensons à ses proches, qu’il aimait tant réunir, en Suisse ou en Corse, pour de joyeuses tablées, à sa famille. Il nous manque déjà. Nous l’aimions", a réagi dans un communiqué Vincent Monadé, président du Centre national du livre (CNL).

Certaines maisons d'édition comme Robert Laffont, Albin Michel, Le livre de poche ou Pocket partagent leur tristesse et leurs pensées pour la famille de l'Académicien. Gallimard, qui publiera en février son ultime roman, rend hommage sur Facebook à Jean d'Ormesson avec un poème d'Aragon.



Bibliothèques et librairies se souviennent aussi de l'écrivain. "Sa présence à la télévision, à la radio, dans les journaux, nous donnait à tous un sentiment de familiarité et faisait de Jean d'Ormesson l'une des figures les plus singulières et les plus attachantes des lettres. Il avait acquis au fil des ans l'image d'un grand-père irrévérencieux, brillant, qui, de sa voix flutée, évoquait avec la même saveur la littérature, qu'il estimait plus que tout, et les misères de notre temps, dont il se moquait”, affirme la librairie Mollat dans un communiqué.

Bibliothèques sans Frontières (BSF) loue sur Twitter sa liberté et son "élégance impertinente”.
L'écrivain Jean-Christophe Rufin affirme à l'AFP avoir "appris l'éloquence” de Jean d'Ormesson. "Il s'exprimait avec une vraie et constante élégance. Il était capable d'immense engagement. Il était aussi capable d'une colère froide. Il faut se souvenir de la façon dont il s'était mobilisé pour la féminisation de l'Académie pour l'entrée de Marguerite Yourcenar. Et en même temps, il avait cette espèce de charme constant dans la vie courante. Il incarnait l'Académie à lui tout seul, il en était devenu une espèce de symbole”, a-t-il ajouté.
 
Sur Twitter, Karine Tuil salue "l'un de nos écrivains les plus emblématiques” tandis que Tatiana de Rosnay se souvient de "ce sourire malicieux qui illuminait son visage, ses yeux”. Sur RTL, Bernard Pivot loue "l'esprit Français : la séduction par la littérature et la culture” que représentait Jean d'Ormesson. Pour Maxime Chattam, "heureusement [que] les livres restent”.
Au micro d'Europe 1, François Busnel se souvient de la "bienveillance” de Jean D'Ormesson. "Il représente la bienveillance, ce regard que l’aîné porte sur le cadet, surtout quand ce cadet est un peu perdu, explique-t-il. C'était quelqu'un qui vous encourageait d'un regard, qui écoutait les histoires et avait cette prodigieuse capacité à aller prendre le meilleur chez vous”. La Grande Librairie, que François Busnel anime sur France 5, rendra d'ailleurs, jeudi 7 décembre, hommage à l'Académicien dans une émission spéciale.


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