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L'Association pour l'écologie du livre appelle à une trêve de nouveautés en librairie

Photo Olivier Dion

L'Association pour l'écologie du livre appelle à une trêve de nouveautés en librairie

L'Association pour l'écologie du livre lance une « recherche-action », « pour une tentative de ralentissement des flux » de nouveautés entre janvier et juin 2024.

Par Marie Fouquet
Créé le 12.01.2024 à 06h42 ,
Mis à jour le 15.01.2024 à 08h49

Dans un contexte de surproduction éditoriale enjeu de toute l'interprofession du livre, l'Association pour l'écologie du livre, créée en 2019 et présidée par la libraire du Rideau rouge à Paris (XVIIIe) Anaïs Massola, propose « une trêve de nouveautés pour les libraires ». Le but : freiner le rythme soutenu des offices, pointé du doigt par des libraires submergés de nouveautés et regrettant de ne pas toujours pourvoir bien accompagner les titres.

Consciente de la spécificité de chaque librairie, l'association suggère plusieurs types de trêves (voir ci-dessous ou dans les documents liés à gauche de cet article) qui peuvent s'adapter aux différents fonctionnements. Elle lance cet appel pour que les libraires puissent expérimenter des « pauses » dans leur travail sur les nouveautés, de « créer des respirations fortes où [les libraires] pourrai[ent] se préoccuper différemment des livres à paraître ».

« Questionner la notion de nouveauté »

Mathilde Charrier, libraire au Rideau rouge aux côtés d'Anaïs Massola, cofondatrice de l'Association pour l'écologie du livre, va par exemple réduire le nombre de ses offices « les mois pairs en littératures sur les grands groupes » pendant les six prochains mois. « Il s'agit de se questionner sur la notion de nouveauté, qui n'a pas le même sens pour la clientèle que pour les professionnels du livre », explique-t-elle. Le temps habituellement consacré aux visites des représentants ou aux bons de commandes et aux cartons qui arrivent et qui repartent, pourrait alors être réparti pour mieux défendre les livres sur tables, les nouveautés mais aussi les titres du « fonds ».

Le but espéré est d'« accorder une plus grande place à certains livres, à des catalogues de maisons d’édition qui sont régulièrement noyées dans la production de masse des grands groupes éditoriaux, et [d']aller ainsi vers davantage de bibliodiversité », estime un communiqué de presse. Plusieurs librairies ont déjà pris contact avec l'Association pour l'écologie du livre pour participer à la recherche ou discuter des manières de réaliser ces trêves.

Cette « recherche-action » et l'invitation à y participer, quelques mois avant les Rencontres nationales de la librairie qui se dérouleront en juin 2024 à Strasbourg, veut créer le débat autour de la « croissance exponentielle des flux de nouveautés de livres depuis plus de vingt ans », et faire dialoguer l'interprofession à partir d'une mise en situation concrète.

Différents types de trêves proposés et portés par l’association pour l’écologie du livre

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