Le pouvoir des éléments. C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, semblent suggérer les exemples les plus prometteurs de la romantasy. Pourquoi s'empêtrer dans un univers de fantasy alambiqué alors qu'il peut être tout aussi efficace de revitaliser ses motifs traditionnels ? C'est le postulat de départ de Heir of Storms. La fille des tempêtes, où le monde d'Ostacre fonctionne par la magie élémentaire, donc par le pouvoir des quatre éléments. À chaque royaume le sien, son régent et son futur successeur. Ce dernier, appelé l'Héritier, est pressenti par les dieux et doit se battre pour sa couronne lors d'une compétition impitoyable. Dans la famille Harglade, c'est le don du Feu que l'on cultive avec brio. Mais l'une de ses plus jeunes membres est une transfuge : la jeune Blaze - flamme, flamboiement ou éclat en français, un lexique qui lui sied parfaitement - qui, en naissant, a failli noyer l'empire tout entier en perdant le contrôle de son pouvoir sur l'eau. Vivant recluse jusqu'à ses 17 ans, ostracisée au sein de sa propre famille, Blaze est propulsée dans le cœur battant de l'Empire lorsqu'elle doit concourir pour devenir reine de la contrée de l'Eau.

Heir of Storms. La fille des tempêtes est le premier tome d'une trilogie, et le premier livre de l'Écossaise Lauryn Hamilton Murray. Éprise des paysages escarpés et indomptables de sa contrée natale, elle les injecte poétiquement dans sa peinture d'Ostacre, ce lieu où le soleil charrie sans cesse la bruine. Le récit, néanmoins, se replie vers l'intérieur, entre les murs dorés du château Vermeil, car après tout, nous sommes dans de la romantasy, où l'intime domine sur l'épique. Entre quelques baisers langoureux et descriptions soignées de robes et de coiffures piquées de perles (beaucoup de perles, même) s'immiscent les intrigues de cour. Et ça fonctionne. Classique dans sa structure, Heir of Storms. La fille des tempêtes n'en est pas moins efficace, de sorte que d'aucuns lui prédisent un beau succès commercial et critique. Accessible, il ne succombe pas pour autant à la facilité et convoque des images vivaces, des ficelles scénaristiques à la croisée de la politique et du surnaturel qui savent capter l'attention de celui qui s'aventure en ces terres d'orage.