Les éditions suisses romandes Zoé prévoient en janvier une opération commerciale pour leurs 40 ans. Pour l’achat de deux titres du catalogue, le lecteur reçoit un sac en tissu et le numéro 100 de "Mini zoé", dont ce sera aussi le dernier numéro - la collection n’accueillera plus de nouveautés mais le fonds restera disponible. Ce volume sera la lettre à Bernard Grasset de Ramuz, dans laquelle l’écrivain défend le français vivant contre l’académique, le droit de "mal écrire", comme disaient ses détracteurs. En parallèle, Caroline Coutau, qui dirige depuis cinq ans cette maison indépendante, met en avant parmi les 900 livres du catalogue 40 titres emblématiques, soit parce qu’ils sont l’œuvre d’écrivains importants pour leur genre (le journaliste Niklaus Meienberg, Nicolas Bouvier, Robert Walser, Agota Kristof), soit parce qu’ils ont joué un rôle fondateur pour le catalogue comme Matthias Zschokke, prix Femina étranger, ou le récit de Madeleine Lamouille, femme de chambre dans une grande famille bourgeoise, vendu à 40 000 exemplaires alors que la maison venait tout juste de naître.
C’est Marlyse Pietri qui, en 1975, accompagnée de trois autres éditrices, décida de créer un "atelier du livre", fondant une structure éditoriale avec la volonté de connaître toute la chaîne, jusqu’à l’impression sur une rotative installée au milieu de leurs locaux. La maison à la ligne contestataire et engagée passa un cap en 1992 en se dotant d’un diffuseur en France, Harmonia Mundi. Aujourd’hui, Zoé publie 25 livres par an et poursuit son activité de diffuseur en Suisse romande. Anne-Laure Walter
