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Le fantôme de La courte échelle au Salon du livre de Montréal

Le stand de La courte échelle au Salon du livre de Montréal, 20 novembre 2014 - Photo F.Piault/LH

Le fantôme de La courte échelle au Salon du livre de Montréal

L’éditeur emblématique de l’essor de l’édition québécoise pour la jeunesse dans les années 80 et 90, désormais en faillite et sous administration judiciaire, dispose encore d’un stand rudimentaire au Salon du livre de Montréal même si ses perspectives de reprise et de relance apparaissent très minces.

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Créé le 21.11.2014 à 17h13

En cessation d'activité depuis le 23 septembre, placée dans la foulée sous administration judiciaire, La courte échelle ou plutôt son fantôme tente encore de préserver une part de son image au 37e Salon du livre de Montréal, qui se déroule depuis le 19 et jusqu’au 24 novembre. Loin des démonstrations fastueuses de la fin des années 80 et des années 90, où la maison fondée par le charismatique auteur pour la jeunesse Bertrand Gauthier était la locomotive de l’émergence et de l’essor de l’édition québécoise pour la jeunesse, une table, des étagères très sobres et quelques dizaines de livres composent, dans une allée latérale de la manifestation, un stand géré par son diffuseur et – via la Socadis – distributeur, Hachette Canada.

Confrontée depuis dix ans, où elle a changé plusieurs fois de diffuseur, à des défis stratégiques, La courte échelle a subi de plein fouet la fermeture à la fin de l’an dernier des Messageries Benjamin, son diffuseur-distributeur de l’époque, qui ne lui a jamais réglé le produit de ses ventes de novembre et décembre 2013, les mois les plus forts de l'année.

Diffuseur-distributeur de la maison depuis avril, Hachette Canada continue, depuis le 10 octobre où elle a été prise en main par le syndic (administrateur judiciaire), de distribuer le catalogue en compte ferme et d’accepter les retours sur les opérations spécifiques qu’il a menées. Alors que les dettes de La courte échelle auprès de ses auteurs sont considérables, “le syndic s’est engagé à reverser aux auteurs les droits sur leurs ventes réalisées après le 10 octobre”, précise Christian Chevrier, directeur général d’Hachette Canada.

Pour leur part, les auteurs se trouvent pris dans un imbroglio juridique complexe : tandis que la loi québécoise sur le statut de l’artiste protège leurs droits, les autorisant à les récupérer en cas de faillite, la loi fédérale canadienne sur les faillites d’entreprises, elle, permet au syndic de disposer des contrats d’auteurs comme des autres actifs de la société à céder ou à liquider.

Dans ce contexte, et alors que l’entreprise d’édition est exsangue depuis au moins un an, les professionnels du livre québécois jugent très minces les chances d’une perpétuation de l’entreprise même si, au terme du dernier appel d’offres conduit récemment par le syndic, qui a donné lieu à plusieurs candidatures, la désignation d’un repreneur n'est pas exclue.

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