Justice

Le groupe Bolloré perd son action en diffamation contre Calmann-Lévy

Vincent Bolloré - Photo CC-BY-SA_4.0

Le groupe Bolloré perd son action en diffamation contre Calmann-Lévy

Le groupe Bolloré a perdu, vendredi 10 mai, l’action en diffamation qu’il avait intenté à un journaliste de France Inter et à l'ancienne directrice de Calmann-Lévy pour la publication d'un texte au sein du recueil Informer n'est pas un délit, publié par la maison en 2015. 

Par Alexiane Guchereau
avec AFP Créé le 13.05.2019 à 21h00

Le groupe du milliardaire Vincent Bolloré a perdu vendredi 10 mai son action en diffamation intentée à Benoît Collombat, journaliste de France Inter, et à Florence Sultan, l’ancienne directrice de Calmann-Lévy, pour un texte figurant dans le recueil Informer n’est pas un délit, publié par la maison d’édition le 30 septembre 2015.
 
Le journaliste de France Inter avait rédigé un texte au sein de l’ouvrage, qui recense les témoignages de seize autres journalistes sur le déroulement de leurs enquêtes, dans lequel il qualifiait la stratégie du groupe Bolloré contre les médias de stratégie des "filets dérivants". Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé Florence Sultan et Benoît Collombat estimant que "les propos visés n’étaient pas diffamatoires".  
 
Procédure abusive

Par ailleurs, le parquet a condamné le groupe Bolloré pour "abus de constitution civile", qui doit donc verser 9000 euros à Benoît Collombat et 1000 euros à Florence Sultan, en réparation de leur préjudice moral. Cette action en diffamation "a entraîné une procédure de plusieurs années, la préparation du procès et la comparution de Benoît Collombat à deux demi-journées et un début d'après-midi d'audience et ce, pour répondre en partie de propos déjà jugés en 2010, après trois journées d'audiences en 2009 et 2010, lui faisant ainsi revivre ce qu'il a qualifié d'épreuve", souligne le jugement, consulté par l'AFP.
 
Le 27 mars dernier, le groupe a déjà été condamné en appel pour "procédure abusive" face à France Télévisions à qui le groupe de l'industriel réclamait 50 millions d'euros après la diffusion d'une enquête-portrait de l'homme d'affaires. Début mars, il avait aussi été condamné pour procédure abusive contre le journaliste Nicolas Vescovacci, auteur du livre Vincent tout-puissant (Lattès, 2018). Le groupe a aussitôt fait appel.

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