Francfort 2017

Le marché italien consolide sa reprise et ses ventes à l'étranger

Ricardo Franco Levi, président de l'AIE

Le marché italien consolide sa reprise et ses ventes à l'étranger

L'Association italienne des éditeurs (AIE) annonce une légère reprise en 2016 de son marché, qui valorise ses auteurs et vend davantage de droits.

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Par Claude Combet, Francfort
Créé le 12.10.2017 à 21h34

Après plusieurs années de crise, le marché du livre italien s'installe en 2016 dans une phase de reprise entamée en 2015. Il a amorcé une remontée avec un chiffre d'affaires de  2,710 milliards d'euros, en hausse de 1,2% (contre 2,680 milliards en 2015). Le nombre d'exemplaires vendus reste cependant négatif, à - 1,3% et 740 000 exemplaires vendus en moins que l'année précédente (la baisse était déjà de 2,9% en 2015), selon l'Association italienne des éditeurs (AIE) qui a dévoilé ses résultats en ouverture de la Foire du livre de Francfort. 

"Dans ce contexte, la librairie se maintient, le commerce en ligne progresse mais la grande distribution s'écroule", note encore l'association. La librairie représente 73% des ventes (contre 79% en 2007), et le numérique désormais 5% du marché italien. 

L'édition italienne s'est renforcée cependant à l'international, avec une croissance de 3,8% en 2016, et une plus grande capacité à proposer et à vendre les droits de ses auteurs sur les marchés étrangers (6 565 titres ont été cédés, soit + 11% en 2016), en jeunesse et en littérature. Elle progresse aussi dans le domaine des coéditions internationales, surtout dans les secteurs des livres d'art et des livres pour enfants (76% des titres coédités à eux deux).  

62 573 nouveautés

66 000 titres ont été publiés en 2016 (contre 65 000 en 2015), dont 62 573 nouveautés. La part de la fiction reste stable : + 0,3% (y compris les titres pour les jeunes adultes), le pratique est en hausse (+ 3,9%) et les livres pour la jeunesse sont en recul (- 4,5%) pour la première fois. Parallèlement, la production d'e-books augmente de 29,6% avec 81 035 titres (contre 62 544 en 2015) pour un chiffre d'affaires de 63 millions d'euros (+ 13,9%). La part des auteurs italiens sur le marché de la péninsule est aussi en forte croissance : les traductions d'une langue étrangère représentent désormais 11,8% de la production totale, contre 17,6% en 2015 et 24% en 2002. 

L'édition italienne affronte cependant, note l'association, une vraie désaffection de la lecture qui perd chaque année des lecteurs : - 3,1% en 2016. A 40,5%, c'est le pays avec le plus faible pourcentage de lecteurs, derrière l'Espagne (62,2%), l'Allemagne (68,7%), les Etats-Unis (73%),   le Canada (83%), la France (84%) et la Norvège (90%). 

Endiguer la chute des lecteurs

"La route est encore longue et nous devons beaucoup travailler pour récupérer les niveaux d'avant la crise. Par endiguer la chute des lecteurs (- 10% avec la crise), les éditeurs doivent se concentrer sur l'instruction et travailler à grande échelle avec les institutions. La lecture des parents est décisive : 65% des enfants dont les parents sont lecteurs lisent tandis que seulement 27% quand les parents ne sont pas lecteurs", a commenté Ricardo Franco Levi, président de l'AIE, ajoutant : "Il faut défendre les diminutions fiscales pour les livres, le projet #ioleggoperché, du 22 au 29 octobre, qui a pour objectif d'augmenter les bibliothèques scolaires, et réintroduire le livre dans le quotidien des enfants, demander à l'école de l'inclure dans des projets éducatifs et par là d'éduquer au plaisir des livres et de la lecture". 

Au 9 septembre 2017, le marché italien affiche les mêmes tendances : un chiffre d'affaire de 737,611 millions d'euros en valeur (+ 1% ) et 54 millions en volume (- 1,3%). Les signes positifs sont la hausse de la fiction (+ 1,4%), et la reprise des  livres pour la jeunesse (+ 10,7%, hors jeunes adultes). 

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