Saint-Malo

Le microclimat breton

L’affiche du festival dans les rues de Saint-Malo. - Photo Anne-Laure Walter/LH

Le microclimat breton

Etonnants voyageurs a enregistré une fréquentation constante et des ventes en hausse, malgré une météo hostile. Ce panachage d’animations et de commerce du livre fonctionne bien partout en Bretagne.

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Par Anne-Laure Walter,
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 11.10.2013 à 23h52

Manger une galette-saucisse en écoutant Damon Galgut au café littéraire, rencontrer des nature writers, se faire dédicacer un livre par André Brink, Joann Sfar, Jean-Paul Kauffmann, Hubert Haddad ou Yann Queffélec, enchaîner sur une leçon de cinéma par Bertrand Tavernier… C’est un programme que 60 000 personnes ont envisagé, le week-end du 18 au 20 mai, pour la 24e édition d’Etonnants voyageurs. Le festival malouin a connu une fréquentation stable et les libraires qui tenaient les stands de vente de livres ont enregistré des résultats en progression. L’an prochain, la manifestation prendra encore une nouvelle envergure avec l’ouverture de la nouvelle médiathèque à Saint-Malo.

Dans ce contexte de crise, le festival comme plus globalement la région semblent quelque peu épargnés. Intra-muros, Frédéric Tué, qui a repris il y a trois ans la librairie L’Odyssée, est en croissance et a pu créer un emploi en septembre. A La Droguerie de marine de Saint-Servan, Loïc Josse est ravi de ce week-end. Tout au long de l’année, il multiplie les rencontres dans la librairie ou le bistrot d’à côté. « Un écrivain derrière une pile de bouquins n’a plus aucun sens, explique-t-il. Il faut des animations, que le livre sorte de la librairie. » Dominique Fredj (Le Failler, à Rennes) croit beaucoup à la formule des festivals. « Les lecteurs veulent un moment de partage avec l’auteur comme sur notre stand avec Jean Teulé ou Dan Simon, remarque-t-il. Je fais plus de 200 interventions à l’extérieur dans l’année. J’ai une deuxième librairie, itinérante ! » A quelques stands de là, Marie Boisgontier (M’Lire) se réjouit aussi du festival qui lui permet de faire de la trésorerie jusqu’en septembre car l’été est calme à Laval. « Nous nous déplaçons beaucoup dans les salons ou dès qu’il y a une conférence dans la ville, raconte-t-elle. Actuellement, si on reste dans sa librairie, on est mort ! »

La Bretagne organise depuis longtemps des activités autour de la vente de livres puisque la région compte 176 librairies indépendantes dont une trentaine de cafés-librairies. « La particularité du réseau de librairies en Bretagne est la présence de ces cafés-librairies qui se sont très largement développés y compris dans les zones rurales ou villes de moins de 10 000 habitants et fonctionnent plutôt bien, ne périclitant pas au bout de deux ou trois ans », analyse Christian Ryo, directeur de Livre et lecture en Bretagne. L’éditeur de Géorama, Didier Labouche, a créé l’un d’eux à Brest et vient d’en transmettre les clés à sa libraire Nolwenn Cointo. « J’ai mis quatre ans pour atteindre le point d’équilibre et maintenant je suis très optimiste, affirme-t-il. Dans un monde surconnecté, il faudra des lieux de connexion. » Anne-Laure Walter

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