Le Prix Renaudot pour Emmanuel Carrère

Emmanuel Carrère

Le Prix Renaudot pour Emmanuel Carrère

Son roman Limonov (P.O.L) était le grand favori de la sélection. Le Prix Renaudot de l'essai a été décerné à Gérard Guégan pour Fontenoy ne reviendra plus (Stock).

Par Vincy Thomas,
avec vt Créé le 15.04.2015 à 20h04

Le prix Renaudot a sacré Emmanuel Carrère pour son roman Limonov (P.O.L), portrait du sulfureux Edouard Limonov, idole underground sous Brejnev, clochard à New York, écrivain branché à Paris (notamment du provocateur Le Poète russe préfère les grands nègres) et fondateur d'un parti ultranationaliste en Russie.

L'écrivain était le grand favori de la sélection. Il a été choisi par le jury au deuxième tour par six voix contre quatre à Sylvain Tesson et son épopée Dans les forêts de Sibérie (Gallimard).

Le Prix Renaudot de l'essai a été attribué à Gérard Guégan pour Fontenoy ne reviendra plus, une biographie romancée du collaborationniste Jean Fontenoy parue en février chez Stock. Tout comme Carrère, Guégan est un ancien critique de cinéma. Journaliste, chroniqueur littéraire, traducteur (notamment de Charles Bukowski), éditeur et réalisateur de documentaires, il a écrit de nombreux ouvrages, romans comme essais.

Enfin, le Prix Renaudot poche revient à Linda Lê pour son roman de 80 pages A l'enfant que je n'aurai pas (NIL, collection "Les affranchis"), publié en août. l'écrivaine avait reçu le prix Wepler l'an dernier pour Cronos.

Carrère, 16 ans après le Femina

Emmanuel Carrère a débuté comme critique de cinéma à Positif et Télérama. écrivain, scénariste et réalisateur, ses ouvrages sont traduits dans une vingtaine de langues.

La Classe de neige avait reçu le Prix Femina en 1995 (et le film adapté par Claude Miller le Prix du jury à Cannes en 1997). Il avait d'ailleurs été membre du jury du Festival de Cannes présidé par Tim Burton en 2010. Carrère a aussi obtenu le Prix de la Langue française il y a moins d'un mois (voir notre actualité). Il est l'auteur des romans à succès comme D'autres vies que les miennes, Un roman russe, L'adversaire, La moustache et Bravoure.

Emmanuel Carrère, dont les grands-parents maternels ont fui la Russie après la Révolution, avait rencontré Limonov (le nom de guerre de Edouard Savenko) à Moscou. "Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud. Je suspends pour ma part mon jugement", explique Emmanuel Carrère qui se met aussi en scène dans le roman, ainsi que sa mère, l'historienne et académicienne Hélène Carrère d'Encausse, spécialiste de la Russie.

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