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L’École de la librairie alerte sur la réforme à venir du financement de l’apprentissage

L'Ecole de la librairie plaide pour une reconnaissance de l’apprentissage « comme une voie de formation initiale » - Photo Olivier Dion

L’École de la librairie alerte sur la réforme à venir du financement de l’apprentissage

En réponse à la réforme du financement de l’apprentissage qui entrera en vigueur le 1er juillet, l’École de la librairie signe, mardi 10 juin, une lettre ouverte dans laquelle elle dénonce des coûts supplémentaires pour un commerce déjà fragile économiquement. L'organisme appelle à une exonération de tout reste à charge.

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Par Élodie Carreira
Créé le 10.06.2025 à 15h54

Alors que le gouvernement fera entrer en vigueur, à compter du 1ᵉʳ juillet, la réforme du financement de l’apprentissage, l’École de la librairie, organisme de formation de référence du secteur, dénonce dans une lettre ouverte publiée mardi 10 juin, une « inflexion » financièrement contraignante pour la librairie, secteur déjà en proie à de fortes tensions économiques.

Et pour cause. La réforme, qui entend « mettre en œuvre des mesures de renforcement de la réponse aux besoins de l’économie, de sa soutenabilité financière et de la réussite des apprentis », prévoit aussi l’introduction d’un reste à charge employeur à hauteur de 750 euros. Une condition irrecevable pour l’École de la librairie, qui appelle le gouvernement à reconnaître l’apprentissage « comme une voie de formation initiale » et à exonérer les librairies de cette contribution financière.

« Le secteur de la librairie repose sur un tissu de TPE au modèle économique fragile »

« Notre inquiétude est d’autant plus vive que le secteur de la librairie, que nous connaissons intimement, repose sur un tissu de TPE (très petites entreprises) au modèle économique souvent fragile et artisanal, mais pourtant essentiel », argue celle qui forme près de 200 apprentis chaque année.

« Recruter un ou une apprenti·e représente un véritable engagement de la part des librairies : un acte de responsabilité professionnelle, culturelle et citoyenne, rendu d’autant plus méritoire que ces entreprises doivent composer avec des marges faibles, des charges importantes et une rentabilité souvent quasi inexistante », poursuit-elle.

« L’apprentissage est un investissement pour l’avenir de la culture, de la lecture et de la jeunesse »

Or, avec la réforme du financement de l’apprentissage, les librairies qui recrutent se verraient contraintes, comme toute autre entreprise de moins de 250 salariés, de verser une contribution forfaitaire obligatoire et uniforme de 750 euros pour chaque nouveau contrat. Pour le ministère du Travail à l’origine de ce bouleversement, les nouvelles mesures devraient permettre au gouvernement de réaliser environ 500 millions d’euros d’économies. Mais à quel prix ?

« L’apprentissage dans notre secteur n’est pas un coût : c’est un investissement pour l’avenir de la culture, de la lecture et de la jeunesse », proteste l’École de la librairie, indiquant qu’en cas de mise en application de la réforme, « beaucoup de librairies n’auraient tout simplement pas les moyens de continuer à recruter des apprentis ». Un phénomène qui, selon l’organisme, risquerait de compromettre « la dynamique de formation que nous avons bâtie depuis des années, et plus encore, cela tarirait la relève pour toute une profession déjà en tension ».

Reconnaissance et exonération financière

Opposée aux engagements du gouvernement, l’École de la librairie appelle donc à une mobilisation collective et forte de l’ensemble de la chaîne du livre, en faveur d’une reconnaissance de l’apprentissage « comme une voie de formation initiale », bénéficiant d’un « financement socle étatique stable et durable ». Ainsi, l’établissement demande l’exonération de toute contribution financière supplémentaire et invite à la création d’un nouveau lieu d’échange pour que les liens entre branches professionnelles et acteurs du terrain se resserrent.

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