Disparition

L’éditrice Huguette Maure est décédée

"Du haut de ses 91 ans, Huguette a toujours continué à travailler. Il fallait l'empêcher de travailler le week-end" - Elsa Lafon, directrice de Michel Lafon. - Photo Louis Monier

L’éditrice Huguette Maure est décédée

La femme de lettres et directrice littéraire aux éditions Michel Lafon Huguette Maure s’est éteinte samedi 28 octobre à l’âge de 91 ans.

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Par Elodie Carreira
Créé le 30.10.2023 à 15h54 ,
Mis à jour le 31.10.2023 à 12h47

Femme de lettres, journaliste ou encore directrice littéraire chez Michel Lafon, Huguette Maure est décédée samedi 28 octobre, à l’âge de 91 ans. « Elle avait beaucoup d’humour, de style, une prose élégante, une syntaxe parfaite. Tout cela n’était pas rien pour une fille de restaurateurs savoyards née dans les années 30 », raconte chaleureusement Elsa Lafon, directrice générale de la maison, à Livres Hebdo

Éditrice et romancière 

Née en 1932 en Haute-Savoie, Huguette Maure s’est d’abord formée en droit et littérature à Paris avant d’intégrer les éditions Michel Lafon en 1990, indique sa biographie officielle. Elsa Lafon – qui fut sa stagiaire à ses débuts – raconte : « C’était une autodidacte de l’édition. Elle n’avait pas de portable, pas de télévision, pas d’internet. Elle écrivait à la machine à écrire ou à la main et dessinait une pâquerette en guise de signature. » Car avant d’être éditrice, Huguette Maure fut d’abord une plume. En 1972, elle livre son autopsie de l’entreprise amoureuse, L’Aventure au masculin (Calmann-Lévy, 1972), qui la révèle au grand public.

Légère, amusante, dynamique, sa patte s’affirme ensuite dans De quel amour blessé (1977), Avec une femme comme toi (1979) ou encore La Cinquantaine au masculin (1983), best-seller écoulé à des centaines de milliers d’exemplaires, dans lequel elle enjoint les « filles d’Ève » à passer victorieusement le cap d'une période charnière de l’existence. 

Infatigable  

« Elle était tout-terrain, excellente en littérature et pour les documents ou témoignages. C’était exaltant de travailler avec elle, elle créait des vocations », poursuit Elsa Lafon en référence aux romanciers Maxime Chattam et Olivier Norek que l’éditrice avait révélés. Irène Frain, Didier van Cauwelaert, Jean-Jacques Beineix mais aussi Paco Rabanne, Johnny Hallyday, Lorànt Deutsch, Éric Dupond-Moretti sont autant de personnalités ayant aussi confié leurs œuvres à cette dame de classe, tantôt habillée de Cardin, tantôt d’Yves Saint-Laurent, les lèvres fardées de rouge. Prémonition troublante, son dernier ouvrage édité, Il y a une vie après la mort de la médium Virginie Lefebvre, vient de paraître.  

Ses obsèques auront lieu prochainement à l’église de la Sainte-Trinité, dans le 9ᵉ arrondissement de Paris.  

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