Les agences régionales du livre se mobilisent

"Nos formations concernent beaucoup les problématiques qui touchent les non ayant droit : multi-activité, retraite…" Philippe Camand, Arald - Photo ARALD

Les agences régionales du livre se mobilisent

Les structures régionales du livre complètent le dispositif de formation des Afdas en contribuant à la professionnalisation des auteurs à faibles revenus.

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Par Pierre Georges,
avec Créé le 27.01.2017 à 00h32

Parmi la vingtaine d’agences régionales du livre répertoriées en France par la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), les plus importantes sont habilitées à dispenser des formations aux auteurs de leurs territoires respectifs. L’agence régionale du livre Paca, à Aix-en-Provence, fait même figure de référence en la matière. Elle a prévu de donner près d’une centaine de formations cette année. Parmi celles-ci, des sessions Photoshop pour les dessinateurs, ou encore trois jours dédiés à l’animation d’ateliers d’écriture, prévus au monastère de Saorge, dans les Alpes-Maritimes. "Au-delà des journées professionnelles ou des tables rondes, nous proposons une offre de formations sur le long terme, via des stages", explique la responsable des auteurs et de la vie littéraire, Claire Castan. Le succès est au rendez-vous : "Il est très rare qu’on n’arrive pas à les remplir", précise-t-elle.

Formations ouvertes à tous

Cette réussite s’explique par l’important vivier d’auteurs habitant la région : 680 sont référencés à compte d’éditeurs, d’après les chiffres transmis par l’agence. "Une autre de nos chances est que nous pouvons aller plus bas que les critères de prise en charge de l’Afdas, et ainsi accepter tous les auteurs, sans conditions de revenus, indique Claire Castan. Du coup, il y a une forte demande, les auteurs nous passent quasiment des commandes de formations."

Dans une autre capitale régionale importante, à Lyon, l’Arald s’ouvre de la même manière à tous les auteurs désireux de progresser et d’apprendre, quels que soient leurs niveaux de revenus. "Nous organisons par exemple des séances de trois jours, gratuites, sur le logiciel Reaper, pour travailler au rapport entre texte et voix. Il est bien évident que beaucoup de poètes qui viennent y participer n’ont pas les ressources nécessaires pour accéder aux formations de l’Afdas, explique le chargé de vie littéraire, Philippe Camand. Nos formations concernent donc beaucoup les problématiques qui touchent les non ayant droit : multi-activité, retraite…"

A des échelons moins importants, les besoins des auteurs se font tout autant ressentir, et les agences régionales du livre plus modestes, non habilitées à donner des formations, se démènent pour accompagner au mieux leurs auteurs. Certaines invitent des instances parisiennes pour des formations gratuites, comme Livre et lecture en Bretagne l’a fait, jeudi 19 janvier à Landerneau (Finistère), avec une journée organisée autour de l’édition jeunesse, en partenariat avec le Syndicat national de l’édition (SNE). "La formation ? Je la fais parfois moi-même en initiant des auteurs au numérique ou aux réseaux sociaux", confie une chargée de communication.

Géraldine Faivre, qui gère la vie littéraire au Centre régional du livre de Franche-Comté, croit aussi en cet accompagnement quotidien et personnalisé des auteurs. "A notre niveau, explique-t-elle, nous accompagnons personnellement nos auteurs dans leurs démarches juridiques, leurs questions autour de leurs rémunérations, ou des projets plus spécifiques. C’est de la professionnalisation au cas par cas !"

27.01 2017

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